Cet accrochage à Mers-el-Kébir m'a aussi toujours intrigué, je l'avoue. Les positions des deux parties sont compréhensibles: d'une part l'Angleterre ne veut pas voir la flotte française (et le risque était réel, ou tout au moins crédible) rejoindre les flottes allemandes et italiennes pour sécuriser un passage à une flotte de débarquement vers l'Angleterre (la réalité de cette menace est aussi facile à pondérer maintenant, mais à l'époque, s'il n'y avait eu la bêtise arrogante de göering, l'issue eut peut-être été différente). D'autre part, les français ne savent pas quoi faire. Et manquent d'audace (sauf quelques équipages - plus tard, cf. casabianca à toulon par exemple).
(Notez, ce manque d'audace est fustigé par De gaulle, on s'en doute, je fais ce détours parce que je ne résiste pas à vous livrer cette anecdote relatée par Clostermann: De Gaulle visite un pays d'AFN qui vient de rallier sa cause et le camp allié. Le gouverneur local, passablement ennuyé, essaye d'expliqué sur un ton gêné son ralliement tardif: heu … mon général … on ne savais pas quoi faire … on n'avait pas d'informations, on ne savait pas ce qui se passait". Et de Gaulle de se pencher et de lui dire, presque à l'oreille: "je vais vous faire une confidence, mais c'est un secret: les allemands sont à Paris…".)
Mais la lecture du très intéressant document posté par mon prédécesseur me laisse encore plus perplexe: qu'espérait faire le commandant français? Comment Gensoul pouvait-il imaginer issue dans le combat? Je veux dire: une flotte à l'ancre dans un endroit confiné, et une autre en ordre de combat qui la menace. Comment faire sortir ses navire et les rassembler en ordre de bataille pour faire face? C'est impossible, non? |