Des diplomates qui se font à tout. - Un diplomate dans la tourmente - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

Un diplomate dans la tourmente / Rudolf Rahn

En réponse à -3 -2
-1Adhésion au parti de Jacques Ghémard

Des diplomates qui se font à tout. de Jacques Ghémard le samedi 06 septembre 2003 à 15h04

Page 146 et suivantes, la réponse de Rahn à la question de René

*** La section de politique extérieure du Parti prenait de l'extension et intervenait dans tous les domaines qui paraissaient prometteurs de succès; Ribbentrop était le conseiller du Führer en politique extérieure; Goebbels s'annexait de larges secteurs de la planification en politique extérieure sous prétexte de propagande. Le Führer de la Jeunesse et le chef du Front du travail, comme presque toutes les instances du Parti, se croyaient habilités à représenter en personne leurs activités dans la mesure où elles débordaient les frontières du Reich et créaient des sections de politique extérieure.

Une puissance était apparue dans l'organisation à l'étranger du parti national-socialiste: elle s'était arrogé le droit de porter un jugement sur la sûreté politique des fonctionnaires à l'étranger et d'exercer une influence déterminante sur leurs avancements ou nominations. Le ministère des Affaires étrangères et son personnel n'avaient le choix qu'entre se rebeller - mais de quelle force réelle disposaient-ils à cet effet - ou se jeter dans le flot de la nouvelle orientation en essayant de conquérir les positions clefs essentielles par une conduite supérieure et extrêmement active des affaires. Trop de freinages de nature personnelle ou sociale, tout un passé fait de discipline dans l'exercice de la fonction, une trop faible expérience des luttes politiques, dans beaucoup de cas également le manque de courage personnel - tous ces phénomènes se retrouveraient quel qu'ait pu être le choix exercé. Certes, le président du Reich, von Hindenburg, avait confié dans un premier temps la conduite des Affaires étrangères à un vieux diplomate de carrière, Freiherr von Neurath, à qui le nouveau chancelier du Reich avait bien voulu dire qu'il ne comprenait rien à la politique étrangère, et qu'il lui en laissait la direction entière. Mais Neurath n'était pas à vrai dire un esprit vraiment constructif malgré toute son expérience tactique et une certaine rouerie de paysan, tout comme il n'était pas de taille à lutter contre l'énorme et robuste machinerie du Parti.

Celui-ci - avec une logique froide et implacable - enserrait dans un carcan d'acier la vie professionnelle et personnelle de tout le corps de fonctionnaires qui reculait pas à pas, se soumettait et se résignait en essayant de s'adapter apparemment ou, en ce qui concerne les éléments les plus faibles, acceptait avec plus ou moins de dévouement les concepts du Parti. Certes, il y eut des fonctionnaires qui, individuellement, laissèrent apparaître ouvertement leur aversion à l'encontre du régime national-socialiste et s'élevèrent contre la nouvelle idéologie au nom de leurs origines, par instinct ou par sentiment esthétique. Mais même si - comme cela fut le cas pour quelques uns des plus jeunes - ils avaient pu se persuader en pensée de la nécessité d'un changement par la force, ils ne dépassèrent guère le stade des entretiens mystérieux avec des compatriotes ou des étrangers amis, se dispersèrent en petits groupes de conjurés ou durent se joindre aux éléments de la Wehrmacht agissant en vue de la préparation d'un putsch. Il apparut par la suite, de plus en plus clairement, qu'un petit organisme de l'exécutif gouvernemental, spécialisé dans un domaine particulier, comme le ministère des Affaires étrangères, et qui ne disposait pas des éléments de puissance de l'Etat, c'est-à-dire l'armée et la police, ne saurait avoir une quelconque influence sur la marche générale des choses. C'eût été cependant pensable dans le cas d'une formation volontaire conduite de façon homogène par tous les fonctionnaires supérieurs. Mais une pareille conduite, conforme à un plan d'ensemble, manquait. Et c'est là que pourrait être trouvé une défaillance des services diplomatiques allemands Si toutefois il est possible, pour notre génération, de porter d'ores et déjà un juge ment équitable.

Pour moi, les premiers mois du nouveau séjour à Berlin pendant lesquels je pus faire ces observations et ces expériences, furent tout d'abord décevants. Rassemblements de masse et défilés étaient cruels et très ennuyeux, la surveillance croissante imposait le silence et la prudence. D'un autre côté, des forces extraordinaires semblaient être à l'oeuvre dans les domaines de politique intérieure et sociale. Les sans-travail en haillons, de tout âge et de toute condition, disparaissaient rapidement de la physionomie de Berlin. L'économie retrouvait son élan et remettait en mouvement les entreprises les plus touchées par la crise; l'agriculture semblait s'assainir; tous les secteurs de la politique et de l'assistance sociale se remettaient en mouvement. Nous serions-nous trompés ? Hitler était-il vraiment ce phénomène politique naturel, cet animal politique qui avait reconnu les lois du mouvement des masses de notre siècle avec un instinct infaillible et qui s'apprêtait maintenant, avec une énergie objective et sobre à résoudre les problèmes sociaux apparemment sans issue ? Mais comment cela s'accordait-il avec une atmosphère démoralisante de disputes et de calomnies, d'intrigue et de corruption dont les spectres surgissaient partout ? Ou bien cela faisait-il partie des maladies de l'enfance de tout développement impérialiste de même que d'autres empires étalent nés dans le sang et les larmes, et en conclusion de luttes acharnées pour le pouvoir ?

Je n'avais aucune réponse à donner à toutes ces questions qui m'assaillaient; je décidai seulement de continuer à m'abstenir de toute activité politique et de me créer professionnellement une situation inattaquable ce qui fut d'ailleurs typique du comportement de bon nombre de collègues de mon âge. ***

Il oublie quand même un peu qu’il est inscrit au parti nazi. Non ?

Amicalement,
Jacques

*** / ***

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