Charles de Gaulle est mort en 1970 effectivement. C'est non en 2008, mais en 1948 que Kenneth Pendar rapporte cette citation qui lui fut faite par le général Odic, dans son livre "Dilemme France Etats-Unis" édité aux éditions Self. Kenneth Pendar était plutôt bien placé, puisqu'il était diplomate américain, second de Robert Murphy à Alger, lors de l'opération Torch et qu'il a joué un rôle déterminant dans l'organisation du cessez le feu entre français et américain. L'ex-anonyme ne tutoie pas le cosmos, cette citation étant très antérieur à la parution de son livre paru en 2008 si je suis vos indications, ainsi que très antérieur à la mort de De Gaulle, puisque c'est en 1948 que Kenneth Pendar en fait mention. Nicolas Bernard, ou ex-anonyme, je ne sais, n'aura fait que le reprendre. En 1949, il était repris dans le n°7 d'avril du magazine "Réalisme" consacré à l'action et au rôle de De Gaulle, avant guerre et pendant la guerre, dans une longue analyse très détaillée, que je tiens à disposition. Selon cet article écrit en 49, ces propos avaient déjà été reproduits un grand nombre de fois et jamais démentis. Rien d'étonnant et de nouveau à ce jour. Ce n'est pas la seule fois, loin de là, que des propos de De Gaulle ne sont pas démentis, ni par lui-même, ni par l'Elysées. Ca évite les polémiques et de faire surgir bien d'autres choses. Rien d'étonnant qu'un auteur l'ai repris en 2008 dans son livre. Peut-être n'a t-il pas livré sa source...
A propos de source, dans mon précédent message, j'ai omis de préciser la source de la citation de Jean Monnet:
Antoine de Saint-Exupéry : « J’aurais suivi De Gaulle avec joie contre les Allemands, mais je ne pouvais le faire contre les Français… Il me semblait qu’un Français de l’étranger devait se faire le témoin à décharge, et non à charge de son pays… Si je n’étais pas gaulliste, c’est que leur politique de haine n’était pas pour moi la vérité » … « Le gaullisme, un fascisme sans doctrine »
-Jean-Monnet en 1943 : Il faut se résoudre à conclure que l'entente est impossible avec De Gaulle, qu'il est un ennemi du peuple français et de ses libertés, qu'il est un ennemi de la construction européenne (et) qu'en conséquence, il doit être détruit dans l'intérêt des Français.
Note déclassifiée, adressée au secrétaire d'État américain Harry Hopkins, (cité par Éric Branca, "De Gaulle - Monnet ou le duel du siècle", Revue Espoir, n°117, novembre 1998, p 9). |