... et ajoute que vous ne semblez pas avoir remarqué mon livre Pétain et Hitler, sorti il y a un an, et le beau lièvre que j'ai levé aux AN de Pierrefitte.
Au moment le plus délicat du maniement de Pétain par Hitler, à savoir la crise dite du 13 décembre 1940 ouverte par le renvoi de Laval, Bedaux rencontre un représentant du gouvernement de Vichy puis fait un saut en Afrique du Nord pour rencontrer Weygand, début janvier. Alors que le 25 décembre, rencontrant Darlan, Hitler avait exhalé sa méfiance envers Vichy, voilà que ce messager, se présentant comme l'interprète de "hautes personnalités allemandes", raconte qu'en fait Hitler n'est pas si fâché que cela et a toute confiance en Weygand !
J'interprète cela (avec d'autres éléments à l'appui) comme le signe 1) que Hitler a craint un moment que la situation lui échappe (par un départ de Pétain en AFN ou au moins une dissidence de Weygand); 2) qu'il était assez intime avec Bedaux, et assez confiant dans ses talents comme dans sa loyauté, pour lui confier une mission aussi vitale que délicate.
Il faudrait que vous lisiez ces pages et les confrontiez avec ce que vous savez par ailleurs du personnage. |