Lorsque l'on forme une hypothèse et que l'on ne cherche que les sources qui la confirme on fait un raisonnement inductif et non déductif... surtout lorsque l'hypothèse de départ a une origine émotionnelle.
La recherche va alors jusqu'à puiser dans des documents qui démontrent l'inverse de l'hypothèse retenue des citations permettant d'appuyer l'a priori.
Le document honnêtement rapporté par monsieur Marc André Charguéraud -BUGNION François, Le Comité International de la Croix-Rouge et la Protection des Victimes de la Guerre, Comité International de la Croix-Rouge, Genève, 1994-, si l'on accepte de le lire sans a priori est, au delà de quelques citations extraites accablant pour le CICR.
Une lecture neutre de l'ensemble du rapport Bugnion, montre que le CICR n'a fait que couvrir ses arrières en effectuant des démarches administratives (obligation de moyens) au lieu de se préoccuper de la mission fondamentale qui est sa raison d'être (obligation de se concentrer sur les résultats obtenables par tous les moyens, pas seulement administratifs). La lecture dans ce rapport des échanges avec Kaltenbrunner et la façon dont le CICR a bien voulu s'en satisfaire me paraît édifiant.
Je rappelle à nouveau que Carl et Gertrud Lutz ne se sont pas abrités derrière les règles administratives et diplomatiques allant jusqu'à, pour satisfaire à leurs obligations humanitaires qui n'entraient pourtant pas dans la vocation de leur fonction (alors que c'est le cas du CICR), se heurter à leur hiérarchie.... Et quid de toutes les familles françaises (ou autres) qui ont abrités des enfants (ou adultes) juifs contre les règles et accords internationaux et -pour certains- l'ont payé de leur vie ou de leur déportation en camps de concentration ? Et quid des tentatives du CICR (non rapportés dans le dit rapport) de bloquer l'oeuvre des "bus blancs" danois ?
J'ajoute une question dont la teneur me parait éloquente: pourquoi est il si difficile (et l'adjectif est faible, chacun peut s'en assurer en en faisant la demande insistante au CICR) de se procurer le rapport Bugnion auprès du CICR ?
(Pour ma part, devant l'impossibilité de l'obtenir du CICR, j'ai du demander -de son vivant- à son auteur la permission de me faire le voyage de Paris à Crans Céligny où il demeurait, et me laisser en faire une photocopie à son domicile) |