Rappel - 5 ans à la tête de la DST - forum "Livres de guerre"
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Edition du 15 décembre 2014 à 20h52

5 ans à la tête de la DST / Jean Rochet

En réponse à -5 -4 -3 -2
-1Date d'entrée dans la resistance de Etienne Lorenceau

Rappel de Etienne Lorenceau le lundi 15 décembre 2014 à 20h23

Livre de P. Miannay : Dictionnaire des Agents Doubles dans la Resistance Le Cherche Midi, 2005
p 224 à 226 , Maurice Picard, 1907-1979, Secrétaire général de la préfecture du Loiret, relevé de ses fonctions au début de l'occupation, est l'adjoint de l'ancien garde des Sceaux, Marc Rucart, dans le réseau "Patriam Recuperare", et se laisse recruter (avec l'accord de son chef) par R. Baher du SD de Vierzon qui l'introduit dans les services du 72 avenue Foch, ou il devient AG 379-L de la section VI N sous le contrôle de R. Nosek. Le réseau est démantelé en juin 42 par un infiltré, le commissaire Richard, agent Aber F 7122, et Picard, réintégré à partir de janvier 42 dans l'administration et sur le point d'être affecté comme sous préfet à Bellac, est arrêté en aout 42 par la Gestapo des Saussaies .......Après 4 mois à Fresnes, il est condamné par un tribunal allemand à 18 mois de prison qu'il purgera à Troyes avant d'être déporté à Kislau, Dachau et Buchenwald.
De retour des camps, le 1/5/45, Picard est nommé sous préfet à Reims, il est mis en cause par Marc Rucart et ses pairs lors du procès de R. Richard (qui sera fusillé).

Une des questions qui se posent est donc de savoir sur quelles bases probantes Marc Rucart met en cause Maurice Picard alors que ce serait lui-même (Marc Rucart) qui l'aurait autorisé à se faire recruter par R. Baher du SD de Vierzon
A Vierzon un groupe clandestin de militants communistes
diffuse le journal « l’Emancipateur » ainsi que des tracts ce qui irrite le commandement allemand. Le 15 août 1941 la ville de Vierzon est obligée par l’autorité occupante de payer une amende de 100 000 francs alors que la Convention d’armistice proscrit les punitions collectives. En même temps le couvre-feu est avancé. Dans le Cher la déportation de répression va concerner 500 personnes.
4 en 1940
42 en 1941
Pour ces deux années il s’agit le plus souvent de passeurs de la ligne de démarcation ou de membres de réseaux.
Ce n'est qu'en avril 1942 que le SD (souvent appelé Gestapo à tort même si les deux branches du RSHA communiquent) s’installe à Bourges. En France le SD (Sicherheitsdienst) est commandé par Carl Oberg représentant de Himmler Führer des SS. Le chef supérieur des SS et de la Police reçoit ses instructions :
pour la sûreté militaire du pays et pour toutes les opérations militaires par le commandant militaire ;
pour l’activité de police et de traitement des questions ethniques qui lui incombent, par le Reichsführer et chef de la police allemande. Si les instructions militaires et policières devaient révéler des contradictions, il devra être rendu compte au chef du Haut Commandement de la Wehrmacht et au Reichsfuhrer SS et Chef de la police allemande, lesquels provoqueront ma décision. En cas de péril imminent, le commandement militaire peut prendre des dispositions provisoires ayant un caractère contraignant. Les mesures d’expiation contre des criminels, des juifs et des communistes à l’occasion d’attentats contre le Reich allemand font également partie des mesures de police.

Or on nous dit qu'à Orléans "le service du SD est placé sous la direction de Fritz Merdshe. A Bourges (dont dépendait apparament Vierzon), sous les ordres de Fritz Merdshe, le commandement est confié au SS Eric Hasse." Mais l'historien connaissait il bien les prérogatives et interactions administratives en 1942/1943 du SD, de la Gestapo (police secrète ne dépendant pas de Carl Oberg mais de Himmler/Schellenberg) et de l'Abwehr qui n'ont été pleinement découvertes que bien après la guerre (1949 Wiscliceny).

Walter Schellenberg, à ce moment SS-Obersturmbannführer nommé à ce grade le 1 September 1941 par Heydrich dont il est le plus proche confident, dirige le Amt IVE du RSHA (un des "bureaux" de la Gestapo) en charge du contre-espionage politique et de la lutte contre les partisans. Helmuth Knochen qui dirige la Gestapo en France travaille sous ses ordres. S'il est établit que Maurice Picard l'avait rencontré, Otto Abetz, sincère francophile partisan de la réconciliation franco-allemande, ne travaillait pas pour la Gestapo (qu'il redoutait) mais avait été nommé le 3 août 1940 ambassadeur d'Allemagne à Paris. Les relations entre le RSHA (Gestapo et SD) et les services de Joachim von Ribbentrop étaient encore, à cette époque, très conflictuelles, cloisonnées et concurrentes.

Par ailleurs l'équilibre entre l'Abwehr de l'Amiral Canaris (patriote allemand mais rebel aux atrocités nazies) en charge de l'espionage et du contre espionage militaire et les services du RSHA en charge du contre espionage politique et de ce qui ressort du ministère de l'intérieur étaient encore en 1941 à l'avantage des services de l'Amiral Canaris qui composait administrativement de mauvais coeur avec Heydrich et Schellenberg, tout en soignant ses relations personnelles avec les deux hommes (ils jouaient tous les trois les uns chez les autres dans un orchestre de chambre très restreint).

Ce n'est donc pas, selon moi, vers Abetz qu'il faut d'abord chercher (au simple titre que Maurice Picard l'aurait rencontré) pas même du côté de la Gestapo mais, à l'époque où il aurait été recruté, du côté de l'Abwehr (et donc dans ses archives distinctes de celles du RSHA). Ceci expliquerait d'ailleurs qu'arrêté par la Gestapo, Maurice Picard n'aurait pas eu titre à être sorti des griffes de ses ravisseurs mais ait subi le sort commun de la plupart des déportés politiques.

De fait ce n'est qu'à partir de 1943 que Walter Schellenberg, à la tête du SD va progressivement étendre son autorité sur les services de l'Abwehr (jusqu'à arrêter son ami et mentor l'Amiral Canaris qui sera garotté à mort -volontairement en deux reprises- par la Gestapo dont ne fait alors plus partie Schellenberg le 9 avril 1945 au camp de Flossenbürg)

La raison pour laquelle le recrutement de Maurice Picard par R Baher est difficile a tracer de façon exacte est que R Baher est présenté comme membre du SD (où son nom n'apparait pas) alors qu'il était plus probablement rattaché à l'Abwehr.

Je continue de chercher et comme les archives sur la collaboration ont été restituées par l'Allemagne et se trouvent maintenant au fort de Vincennes... je vais y aller pour voire.

Comme disait Blaise Pascal, pardon pour ce long message, je n'ai pas eule temps de faire plus court.

*** / ***

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