Il pèse de grave soupçon de collaboration pendant la seconde guerre mondiale sur l'ancien préfet Maurice Picard. Je recherche toute information sur son activité durant cette période permettant de le laver de tout soupçon ou, au contraire, de le mettre devant le tribunal de l'histoire. L'amnistie du président Pompidou ne couvre en effet que les activités d'espionnages qu'il a eu après la guerre et ne peut concerner des crimes de guerre qui sont juridiquement imprescriptibles.
Citation d'un article du Nouvel Observateur du Jeudi 27 Mars 1968
Maurice Picard, 61 ans, a une carrière bien remplie. Petit-fils de gendarme, il a gravi tous les échelons de la préfectorale depuis 1931. Mis en disponibilité, puis réintégré comme sous-préfet durant l'occupation, il est arrêté par la Gestapo le 13 mai 1943 et déporté en Allemagne. Pourtant, il ne retrouvera un poste à la Libération, comme sous-préfet à Reims, qu'après une enquête administrative. De sous-préfecture en préfecture, Maurice Picard se trouve un jour de 1959 nommé à Colmar où il restera jusqu'en 1966. C'est là que ses ennuis commencent, semble-t-il. Il doit quitter Colmar, mais c'est pour être nommé préfet hors-cadre et se voir confier, au ministère de l'Intérieur, la responsabilité de la défense civile, poste qui le conduit tout naturellement à avoir des contacts avec divers services de la Défense nationale...
Selon certaines source sa déportation en Allemagne aurait été assortie d'un régime particulièrement favorable, la faisant plus s'approcher d'une exfiltration que d'une déportation. La date de 1943 par contre semble plaider contre la théorie de la collaboration.
Toute information sérieuse est le bienvenue mais requiert naturellement que la validité de la source d'information (et non la personne l'ayant fournie qui est sans pertinence en l'espèce) puisse être vérifiée.
Il est un fait avéré que si certains préfet ont eu pendant la guerre une attitude exemplaire, cette communauté, comme toute autre même moins représentative, comprenait son lot de lâches ou d'arriviste.
Le préfet Maurice Papon a été pendant de nombreuse années protégé par un esprit de corps mal placé (quel préfet pourrait sereinement se voir assimilé à un "collabo" ?). L'histoire a tranché: après de nombreuses années, si la sanction pénale perd de sa valeur symbolique au regard des victimes, la vérité historique comporte également ses exigences. La justice ne pouvant réparer les dommages faits aux victimes, elle n'a que le recours de l'anathème et de l'histoire.
Le préfet Maurice Picard est conduit avec de sérieuses accusations devant le tribunal de l'histoire pour son action pendant la guerre: formons sur lui un jugement équitable en lui assurant sa présomption d'innocence mais en faisant les recherches appropriées. |