« Tom arrive en coup de vent : on se sent tout ragaillardi ! » [...] D'où lui venait cette force ? Sans doute de son énergie naturelle, qui était impressionnante, de son caractère intrépide et fougueux. Mais elle tenait aussi à un idéal de générosité et de sacrifice, qui était le fruit conscient et voulu de sa foi : « Priez, écrivait-il un jour au prêtre qui était son confident, pour que je garde jusqu'au bout, au milieu des difficultés comme au centre du bonheur et des joies de la famille, cette âme qui répugne à la médiocrité et qui voudrait s'élever toujours dans la noblesse. » D'un bout à l'autre de sa vie de soldat, Tom aura été porté par ce vœu, qui est le vœu du véritable héroïsme. »
Pierre Golliet, Glières - Haute-Savoie - Première bataille de la Résistance - 31 janvier - 26 mars 1944, p. 78.
« […] Déjà fait chevalier de la Légion d'honneur à vingt-quatre ans pour avoir capturé une compagnie italienne sur le front des Alpes en juin 1940. Instructeur à Saint-Cyr en novembre 1942, a aiguillé ses élèves vers la Résistance, s'est lancé lui-même corps et âme dans la lutte contre l'envahisseur, agissant tour à tour comme camoufleur de matériel, agent de renseignements, propagandiste. Démasqué par l'ennemi, s'est jeté avec une immense foi dans le maquis savoyard. Sans armes, a attaqué en combat singulier un officier allemand qu'il a réduit à l'impuissance. Devenu chef du bataillon des Glières, a été l'âme de la Résistance du Plateau, son chef et son organisateur. Le 9 mars 1944, après avoir enlevé d'assaut le village d'Entremont, a été assassiné lâchement au cours d'une entrevue qu'il avait demandée à ses vaincus pour épargner une effusion inutile de sang français. Restera dans l'épopée de la Résistance une incarnation du patriotisme français et l'un des plus prestigieux martyrs de la Savoie […]. »
— Journal officiel du 22 novembre 1944 |