Le capitaine Henri ROMANS-PETIT était l'organisateur de l'Armée secrète dans l'Ain et le chef charismatique des maquis de l'Ain, mais aussi, après l'arrestation du commandant Vallette d'Osia, le chef de l'A.S. en Haute-Savoie de fin novembre 1943 à début février 1944. C'est lui qui a nommé le lieutenant Tom Morel chef des maquis de la Haute-Savoie et lui a donné, fin janvier 1944, l'ordre de réceptionner les parachutages d'armes promis par les Anglais sur le plateau des Glières.
A la fin de la guerre, Romans-Petit, alors lieutenant-colonel et Compagnon de la Libération, publie un livre intitulé
Les obstinés (Lille, Janicot, 1945), dont je possède un exemplaire original dédicacé au sergent canadien Albert Spencer (Bomber Command, Royal Air Force) qui, son avion abattu, choisit, après un long périple, de combattre avec les maquisards de Romans-Petit, lequel l'a ensuite décoré et lui a adressé une lettre personnelle (voir ma page "Un Canadien dans le maquis de l'Ain" :
http://alain.cerri.free.fr/index6.html
Dans ce livre, à la page 77, Romans-Petit, ignorant les polémiques qui allaient suivre, écrit (en 1944) : "J'ai désigné Tom Morel comme chef de tous les maquis du département [de Haute-Savoie] et cet animateur prodigieux réalise en quelques semaines le regroupement des camps suivant le plan que nous avons arrêté [
donc avant que la Haute-Savoie ne soit mise en état de siège, situation qui aurait pu conduire certains maquisards à se "cacher", selon le terme péjoratif et fallacieux employé par Claude Barbier]. Il s'installe lui-même aux Glières, où
il a mission de concentrer deux cent cinquante hommes environ pour assurer un plein succès aux opérations aériennes. Nous attendons, en effet, plusieurs tonnes d'armes qui, pour être acheminées vers leur point de destination, à travers un terrain difficile et enneigé, exigeront un personnel nombreux. J'ai près de moi, au P.C. [poste de commandement], Anjot et Lachenal, deux officiers de chasseurs alpins qui connaissent à fond toute la région."