... sur le comportement de telle ou telle unité au contact de l'ennemi, que Tillon ne pouvait guère connaître, mais sur le vainqueur de Verdun appelant sa nation à cesser le combat sans précision de délai, donc immédiatement.
Je rappelle d'ailleurs l'effet de la chose sur les halifaxiens de Londres :
.
S'il y a un point commun entre Halifax, Weygand, Tillon et Pétain (mais, j'espère, ni Ghémard ni Chambost !), ce n'est pas de prédire l'avenir mais, au contraire, de ne rien comprendre, une fois de plus, à Hitler, de ne pas soupçonner une seconde qu'il manoeuvre en finesse : il n'en a rien à faire, d'une France qui capitule sans conditions et n'importe comment -bien qu'il le réclame tous les jours par sa radio. Il veut un armistice en bonne et due forme, condition indispensable pour que le combat s'arrête de façon claire et nette et, pour cela, il tarde à entamer les négociations d'armistice. Sa seule réaction, le 17 dans la soirée, à la déclaration de Pétain comme à la demande d'armistice partie via l'Espagne la nuit précédente, c'est de dire qu'il rencontre Mussolini le lendemain pour causer des conditions.
C'est cela qui oblige Weygand à envoyer le contrordre et Baudouin à déclarer le soir que rien n'est conclu, le tout débouchant sur la falsification de la phrase de Pétain en "il faut tenter de cesser le combat".
Le tract de Tillon s'inscrit parfaitement dans l'ambiance de cet après-midi, où la terre entière pense que la France a capitulé.