Je suis actuellement plus proche de ma tronçonneuse que de ma bibliothèque, mais sauf erreur de ma part, Tillon est le premier à évoquer cet appel du 17 juin dans ses mémoires de 1977 (On chantait rouge). Il semble que lorsque la dernière édition de « Les FTP, soldats sans uniforme », il n'a toujours pas mis la main d'exemplaire du tract de 1940 puisque le fac-similé qu'il produit (et qui est reproduit dans DGM) est une copie d'un panneau d'une quelconque exposition . Dans les années 90, on a dit qu'un exemplaire du fameux tract avait été retrouvé et confié au musée de la Résistance de Bordeaux, mais à ma connaissance, aucun historien n'a reconnu avoir vu ce tract.
Dés lors, il convient de prendre beaucoup de précautions pour faire l'exégèse et la datation d'un objet aussi peu identifié. Tillon n'a jamais dit comment il avait retrouvé le texte de ce tract (archives personnelles ? manuscrits ? mémoire du cerveau ?). A mon sens, la phrase « après avoir livré les Armées du Nord et de l'Est, après avoir livré Paris; ses usines ... » suggère que la livraison des armées est antérieure à la livraison de Paris et n'est donc pas incompatible avec une rédaction les 17 et 18 juin. Toujours est-il que ce n'est certainement le PCF, venu très récemment au Tillonisme, qui aurait baptisé le tract « Appel du 17 juin » pour damer le pion à la mémoire gaulliste.
Quant aux nuances sur les lignes observées respectivement à Paris et à Bordeaux, hormis les divergences observées sur les règles de sécurité et la politique de semi-légalisation, il serait extrêmement imprudent de vouloir trop extrapoler de textes dont on ne connait pas le niveau de diffusion.
Emmanuel |