Je regrette de ne pas avoir mieux consulté votre site : le livre du général Chauvineau est abondamment cité par de nombreux auteurs. On le retrouve aussi cité sur le site "Tribune histoire".
Il n'en reste pas moins que tout s'est passé en 1940 de façon différente de ce qu'annonçait Chauvineau.
Quand un pays annonce qu'il aura une attitude défensive, il donne à l'adversaire une indication capitale : ce dernier pourra réduire au minimum toutes ses dispositions défensives et regrouper le meilleur de ses forces pour attaquer à l'endroit qu'il aura choisi.
Le système de fortification préconisé par Chauvineau est utopique. Construire 6000 abris bétonné en 3 jours est une vue de l'esprit, compte tenu de la variété des terrains et des accès. Il faut plusieurs semaines pour qu'un béton atteigne sa résistance. L'abri a une seule embrasure qui lui donne un champ de tir limité. Il n'y a pas de possibilité de croiser les feux pour que chaque ouvrage puisse épauler ses voisins : c'est pourtant la base de la fortification depuis Vauban et même avant. Chauvineau ne parle pas des accès, des postes de commandement. Veut-il laisser à l'abandon les équipes servant les armes ? Combien d'heures espère-t-il qu'elles pourraient tenir ? Le projet de Chauvineau, très peu détaillé, parait donc simpliste et indigne d'un professeur de fortification à l'Ecole de Guerre.
Je ne ferait pas de commentaires sur les opinions de Chauvineau sur les chars et sur l'aviation.
Chauvineau fait partie de ces chefs de la guerre de 14-18 qui se sont cru détenteurs d'une vérité définitive. Leurs homologues allemands étaient mis sur la touche et remplacés par des gens plus jeunes et capables d'avoir des idées plus neuves et plus conformes avec la réalité. |