Je ne parlais pas en général de votre pratique mais de la réalité de notre échange.
A l'intérieur de celui-ci vous instruisez à décharge et moi à charge.
C'est d'ailleurs classique dans une situation "polémique".
Quant au fait que Lucie aurait pu cacher longtemps mais "lâcher le morceau devant une caméra", cela ne me semble pas du tout impossible. D'autant que si elle cachait quelque chose, ses raisons n'étaient pas, me semble-t-il, trop "sombres".
L'histoire du 14 mai est significative. J'avais été alerté par Hisard et lorsque je lui ai posé la question elle a répondu avec un grand naturel qu'elle avait fait ça à la demande de son éditeur. Cela m'a choqué parce qu'elle était prof d'histoire, et à partir de là j'ai considéré que son témoignage pouvait être sujet à caution. Comme je savais qu'Aubrac avait varié sur Caluire et Hardy durant l'instruction des procès de RH en disant qu'il l'avait vu à Caluire et qu'il avait entendu des tirs de mitraillette etc, j'ai peu travaillé avec eux.
Mais j'ai acquis la "conviction" que lui était peu précis et peu préoccupé de ces questions et qu'elle pensait, en dépit de sa formation, que son témoignage devait être de nature "édifiante". Son action superbe dans les écoles allait dans ce sens me semble-t-il.
Comme j'étais convaincu, pour le coup avec quelques biscuits, de la seule culpabilité de RH et que j'ai coutume de ne pas suivre plusieurs lièvres à la fois, j'ai laissé les Aubrac de côté et traité de cette question en annexe.
Mais je pense que s'il y a eu peut-être occultation c'est parce que les premières fois où ils ont raconté leur histoire incroyable ils ont passé sous silence certaines choses et ensuite n'ont pas crû utile pour l'Histoire de revenir sur des questions qu'ils jugeaient peut-être au fonds triviales et secondaires.
Je pense aussi que si Barbie savait que Aubrac était c'était R Samuel, les choses étaient encore plus difficiles à raconter.
S'ils étaient encore vivants, je suivrai peut-être aujourd'hui ces fils ténus, mais là je laisse cela à d'autres. |