Bonjour,
Sur le blog de Médiapart, tu [F.Delpla] écrit : "Cordier est répétitif comme tous les fanatiques. La Table ronde est décidée plusieurs semaines à l'avance, elle a été préparée par le quintette Cordier-Bédarida et consorts" Cette affirmation ne ressemble guère au compte-rendu de la Table ronde au chapitre Raymond Aubrac: « Et si les historiens nous posaient des questions ? » : Ce genre d'opération n'est pas chose aisée, ni rapide. Raymond et Lucie Aubrac le savent bien, qui ont en vain réclamé une commission d'historiens quand, en 1991-1992, ils avaient été mis en cause par Klaus Barbie, via son avocat Jacques Vergès dans le fameux « Testament ». Lucie et Raymond Aubrac ne voulaient plus attendre.
De fait, réunir des historiens et des résistants autour d'une table à Libération n'a soulevé aucun obstacle. En accord avec Raymond Aubrac, nous avons établi une liste, préférant un nombre réduit de chercheurs, évidemment choisis parmi les spécialistes de l'histoire des «années noires». François Bédarida, Jean-Pierre Azéma, Laurent Douzou, Henry Rousso et Dominique Veillon ont tous une connaissance approfondie de l'histoire de la Résistance et de l'Occupation. Tous ont accepté de participer à ce qu'ils appellent dans leur métier des «sources orales pour l'histoire»: leurs travaux les conduisent naturellement à confronter les documents avec les témoignages des acteurs toujours vivants de l'histoire. A une différence près et de taille: la rencontre aurait lieu en présence de deux journalistes simples observateurs et modérateurs et pour un usage public, puisqu'elle serait relatée dans
les colonnes de Libération. Une expérience inédite, dont tous soulignent le caractère exceptionnel.
De son côté, Daniel Cordier a accepté d'emblée l'invitation, au titre d'«historien amateur» et naturellement de compagnon de la Libération. Raymond Aubrac a souhaité la présence de son ami Jean-Pierre Vernant: non pas tant comme historien philosophe de formation, il se qualifie lui-même d'anthropologue de l'histoire de l'Antiquité classique que comme résistant de la première heure. Maurice Agulhon, historien incontesté du XIXe siècle, a répondu lui aussi à l'invitation de ses amis Aubrac. Toujours à propos de la Table ronde, Laurent Douzou (participant quoique hostile, rappelons-le, à cet exercice) écrit :
.... après concertation entre Libération et les Aubrac, furent conviés Maurice Agulhon, Jean-Pierre Azéma, François Bédarida, Daniel Cordier, Laurent Douzou, Henry Rousso, Dominique Veillon et Jean-Pierre Vernant. Quintette ou orchestration sous ton égide ?
Bien cordialement,
Francis. |