R. Aron et l'épuration - Raymond Aron - Le spectateur engagé - forum "Livres de guerre"
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Raymond Aron - Le spectateur engagé / entretiens avec J-L.Missika et D.Wolton

En réponse à -2
-1Epuration, Pétain, Armistice selon Raymond Aron de Emmanuel de Chambost

R. Aron et l'épuration de Francis Deleu le lundi 27 mai 2013 à 13h00

Bonjour,

Emmanuel :
Selon ses mémoires, p.204, En 1945, Aron écrivit deux textes sur l'épuration, l'un à propos du procés Pétain dans les Temps modernes, l'autre dans une « Note finale », en conclusion aux « Chroniques de France » publiées dans la France libre. Je reproduis Aron :
"Plus en détail, dans « La Note finale », de l'Armistice à l'insurrection nationale » ... Après l'Armistice, inévitable ou criminel, il fallait avant tout sauver la Flotte et l'Empire ; des patriotes devaient légitimement rester en poste afin de freiner la collaboration et de favoriser la rentrée de la France dans la guerre. Sur ceux qui firent preuve d'un zèle particulier entre 1940 et novembre 1942 en faveur de la collaboration pèse une présomption de culpabilité, non sur ceux qui obéirent à un gouvernement qui conservait les attributs visibles de la légalité.»"
Francis:

Cette "Note finale" en fin du chapitre "De l'armistice à l'insurrection nationale" comporte 14 pages qui reprennent plus en détails ce que Raymond Aron publient dans ses Mémoires. Reproduisons, l'extrait significatif, en fin de la Note finale, page 367, à propos de l'épuration. [1]
"Si rapide soit-il [2], ce résumé permet des distinctions fondamentales. Jusqu'en novembre 1942, la confusion était inévitable. Reconnu par la Russie jusqu'au printemps 1941, par les Etats-Unis jusqu'à la libération de l'Afrique du Nord, le gouvernement de Vichy pouvait passer aux yeux de la masse des fonctionnaires, surtout des officiers, pour le gouvernement légitime. Une fois l'armistice signé, il y avait un intérêt majeur pour la France et pour ses Alliés à sauver la flotte et l'empire. On conçoit donc que des patriotes aient pu s'efforcer, à Vichy, de garder des positions, afin de freiner la collaboration et de favoriser la rentrée de la France dans la guerre. Il n'y a matière à sanction que contre les initiateurs de cette politique et contre ceux des subordonnés qui firent preuve d'un zèle particulier, contre ceux qui, en Syrie par exemple, prirent des initiatives personnelles, contre ceux qui se vouèrent à la répression de la Résistance. Il y a, au contraire, préemption de culpabilité, à l'égard de ceux qui ont suivi jusqu'au bout les sept étoiles du vieillard fétiche.

Il va de soi qu'une distinction aussi grossière ne couvre pas la complexité des cas. Les responsabilités varient, selon qu'il s'agit de fonctionnaires ou de ministres, selon que les exécutants sont restés en deçà ou sont allés au-delà de ce qu'impliqueraient leurs fonctions. Les responsabilités prêtent encore davantage à controverses quant on en vient à la collaboration économique. Entre les directeurs patriotes qui se sabotèrent eux-mêmes et ceux qui se précipitèrent au-devant des commandes allemandes, tous les intermédiaires existent. Bien plus encore, il n'y a pas d'attentiste, si patriote fût-il, qui n'ait dû donner des gages, en paroles au moins, à la collaboration, de même qu'il n'y a presque pas de collaborateur qui n'ait tenté de prendre un début de contre-assurance. Qui pourrait sonder les reins et les cœurs, fixer les mérites et démérites des hommes engagés dans ce jeu diabolique ? Il est vrai qu'il eût suffi, pour satisfaire l'opinion, de trancher les cas non douteux.
"
Bien cordialement,
Francis.

[1] Ce texte a été publié en février 1945.
[2] 14 pages tout de même.

*** / ***

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes