La police scientifique était encore à ses débuts en 1934 lorsque le conseiller Prince avait été trouvé, broyé par un train à la Combe aux Fées.
En 1900, Lansteiner et Wiener découvrent les groupes sanguins mais c’est en 1940 que sont différentiés les groupes Rhésus (Rh + et Rh -)
Les poils et les cheveux sont étudiés par le professeur Balthazard en 1910.
Bertillon fait sa 1ère publication en 1882 sur les empruntes digitales mais c’est en 1891 qu’un Argentin repère les voyous suivant leurs empreintes comme le feront les policiers anglais en 1897.

L’analyse des différents tissus chez la victime commence à porter ses fruits lors l’affaire du conseiller Prince :
Le professer Kühn sur réquisition du juge Rabut de Dijon analyse la graisse des poumons du conseiller Prince et découvre que celui-ci avait subit une inhalation de substance irritante et volatile.

Ceci est confirmé par une contre-autopsie par le professeur Balthazard , membre de l’académie de médecine et professeur de médecine légale, par le professeur Leroux, professeur d’anatomie pathologique, par Belot, radio-biologiste de l’hôpital St.Louis, par Oberling professeur de chirurgie, par Piedelièvre professeur de médecine légale

Cette substance irritante et volatile qui se distille dans les graisses du poumon est un anesthésique éther ou chloroforme dont on sait qu’ils s’infiltrent dans les lipides. Les grosses personnes ont toujours besoin de plus d’anesthésique que les maigres.

Or dans l’enquête de Chenevier, rien de tout cela. Il ne parle même pas d’enquête biologique. Il suit aveuglément les conclusions de son patron, le commissaire Belin arrivé lui aussi de Paris pour lequel Chenevier a une parfaite admiration et qui ignore ou feint d’ignorer le travail histologique et anatomo-pathologique par les professeurs de Lyon et de Paris.

Dans sa conversation avec Jacques Chancel le 15/12/1976, soit 40 ans après l’affaire de la Combe aux Fées, Chenevier est très court et glisse sur le fait qu’il ne faut pas embêter le lecteur avec des examens biologiques. C’est la 1ère fois qu’il prononce le mot « biologique » et c’est 40 ans après les faits

Son patron qui suit les directives politico-judiciaires de Paris voulait prouver qu’il s’agissait d’un suicide et non d’un assassinat du conseiller Prince le 20 Février 1934.
Chenevier n’était qu’inspecteur de police et devait être nommé commissaire au milieu de 1935 à 34 ans. C’était un parfait honnête homme mais il suivait les directives de son patron.

Or le 8 janvier 1934, un mois et demi avant, Stavisky disparaissait après avoir arrosé toutes la classe politique de gauche et de centre-gauche au pouvoir. Le 6 février 1934, un mois après c’était l’émeute fomentée à Paris par la droite et l’extrême-droite. Le 20 février le conseiller Prince disparaissait.

Il faut sauver la république.

Tous les arguments en faveur du suicide par Chenevier sont contrecarrés par ceux en faveur de l’assassinat qu’il serait trop long de développer ici. Dans son livre parus en 1960, il doute en penchant plutôt pour le suicide mais en 1976 il enfonce le clou en faveur du suicide 40 ans après. Il a 75 ans.

Dommage chez ce grand flic.