Le saillant de la Suisse en territoire français au niveau de la région de l’Ajoie, capitale Porrentruy, le prédisposait à être une voie de passage pour les déplacements clandestins des Résistants.
Plusieurs fermes près de la frontière ont participé activement à ces passages ayant des terres de part et d’autre de la frontière.
Actuellement les autorités suisses et françaises ont remanié le paysage pour y construire une autoroute et un nouveau poste de Douane.
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En résumé, coté suisse à 200 m de la frontière (voir carte) il y avait une ferme-épicerie au lieu-dit « Bataillard » près de Boncourt qui existe toujours. Elle était habitée par la famille Quain . La fille Yvonne 25 ans habitant chez ses parents, se démena sans compter pour faire passer messages et Résistants. Elle avait obtenu du consul allemand à Bâle un Ausweis pour qu’elle puisse accéder à ses terres en territoire français.
Par deux fois, convoyant des « illégaux », elle était tombée sur un gendarme suisse récalcitrant et qui l’a faite incarcérer.
Par deux fois elle fut relâché par un juge très compréhensif.
Dans cette famille, comme dans les autres, après la guerre ils ne voulurent pas de récompense et continuèrent à vivre dans l’anonymat.
Pendant la guerre, elle a accepté une simple paire de bottillons fourrés de la part de Philippe Monod car il fallait qu’elle se déplace dans la neige quelquefois très loin pour déjouer les écoutes téléphoniques.
Il ne faut pas oublier en recueil, la boulangère Mme Kauffmann et son fils du buffet de la gare de Porrentruy.
En face, coté français, il y avait la ferme Monnot, au lieu-dit « les Pasles » au sud de Delle et qui est actuellement détruite.
Les Allemands avaient installé un poste de garde dans une chambre de la ferme donnant sur les 200 m de culture avant la frontière.
Toute la famille participait au passage clandestin, les enfants qui détournaient l’attention de l’Allemand de garde. Même le petit chien Teddy était dans le coup.
En effet il fallait passer la frontière le jour car c’était trop dangereux la nuit en terrain découvert.
La ferme située « à la queue du loup » a été rasée pour laisser la place à la douane et à l’autoroute, qui n’ont d’ailleurs que très peu empiétées sur elle. Appartenant à M. Stegmann, elle avait une porte en Suisse et le reste du bâtiment en France.
Au sud de la proéminence de Porrentruy (voir carte) M. Mayer fit franchir la frontière entre Chamesol en France et Damvent en Suisse à plusieurs centaines de Français dont les parents de P.Mendès France pendant que lui était dans la R.A.F.
Tous ces échanges appartenaient à un vaste réseau où il y avait Pierre de Leusse représentant du général de Gaulle en Suisse, Philippe Monod, Louis Viellard le beau-père de De Leusse, industriel à Morvillard mais qui a dû passer en Suisse fin 1943 parce que recherché.
Quand De Bénouville pour la 1ère fois, a passé la frontière à cet endroit en février 1944, il avait été accompagné du corps-franc de Morvillard. En effet il y avait à cette date, une concentration de soldats allemands très importante à 12 km. à Belfort.