Les historiens qui font référence au CICR font appel à des concepts dont manifestement ils ignorent l'histoire pendant la guerre. Si le CICR a bien fait parvenir des colis aux camps de prisonniers de guerre (ce qui n'a rien à voir avec les concentrationnaires), il s'est contenté de demander la permission -d'institution à institution- à kaltenbrunner qui la lui a refusé en lui exposant que ceci ressortait de la croix rouge allemande dont les nazis avaient le contrôle. Jean Marie Musy n'a rien fait jusqu'à la fin de son mandat à la tête du CICR. Il n'a bougé que lorsque la porte s'est ouverte parce que schellenberg (qui prétendit qu'il n'avait aucun pouvoir dans, sur et autour des camps) négocia la libération d'un train de concentrationnaire en se faisant traiter de dingue par kaltenbrunner pour tenter d'amorcer une négociation d'armistice avec les alliés de l'Ouest.
L'inaction du CICR sur la shoah est tout simplement une grosse tache sur l'histoire du CICR comme la collaboration de Vichy est une tache sur l'histoire politique de la France et de son administration.
Le vrai problème posé par le message précédent est celui des compromissions aux quelles ceux qui aidèrent durent se soumettre.
L'exemple de référence en la matière est fourni par le rachat de vies de personnes Juive hongroises négocié par initialement entre Joel Brand et Dieter Wisliceny puis par sa femme Hansi et Reszo Kastner avec les nazis Kurt Becher et von Klages. Après la guerre Reszo Kastner, devenu Israel Kastner et député israélien fut accusé d'avoir ainsi aidé aidé les nazis en leur faisant parvenir des sommes d'argent substantielles. Outré Kastner refusa de se défendre contre les accusations des jeunes extrémistes qui, pour des raisons purement politiques israélienne, lui reprochèrent sa collaboration juste pour sauver quelques milliers de vies et son témoignage en faveur de Kurt Becher. Condamné en première instance, Israel Kastner fit appel mais fut assassiné par ces mêmes extrêmistes. Le procès en appel eut lieu et le débat, similaire à celui sur Georges Edinger, président de l’Union Générale des Israélites de France et Drancy, fut tranché aux yeux de l'histoire en faveur de ceux qui n'avaient pas hésité à "se mouiller" et à l'encontre de ceux qui jugent confortablement et a posteriori. Ces historiens sont souvent les mêmes que ceux qui reprochent au juifs de s'être prétendument livré comme des moutons à l'holocauste tentant de plonger nos frères juifs (je suis de culture chrétienne) dans le dilemme "damn if you do, damn if you don't"
Je suis donc personnellement très méfiant avec ceux qui défendent des thèses justifiant a posteriori et sournoisement l'absence d'action. Il faut avoir étudié réellement la problématique et comprendre que les nazis menaient une politique visant cyniquement à "faire partager" la responsabilité de leurs exactions à ceux qui ne pouvaient humainement rester passif devant de telles atrocités. Ceux qui accusent les groupes d'individus qui ont fait quelque chose aussi minime que ce soit pour sauver ou aider quelque personne que ce soit (même leurs proches) se font a posteriori complices de cette politique délibérée de culpabilisation inventée par les nazis
Personnellement je souscris et j'aime beaucoup la dernière phrase du livre Jews For Sale de Yeshuda Bauer en défense de ceux qui ont tenté de sauver des déporté et concentrationnaires "... but try they did".
C'est rarement le cas de ceux qui les accusent |