Tout cela incite à revoir les choses calmement et sans esprit de jugement rétrospectif, en mettant au premier plan, enfin, la figure de Hitler et ses manoeuvres diaboliques, au sens précis que les Pères de l'Eglise ont donné à l'adjectif.
Il ne s'agit pas de donner aux ancêtres des bons ou des mauvais points, et le tribunal israélien lui-même était pris au piège hitlérien, en ayant à trancher si Kastner avait eu raison ou non de choisir sa famille aux dépens de son peuple.
L'idéologie sioniste tout entière était engluée de la même façon : il importait de clamer que "Roosevelt et Churchill se moquaient bien des Juifs", pour mettre en avant la prétendue nécessité, pour tout groupe humain, d'avoir un Etat bien à lui, pour marginaliser voire nier l'utilité de l'ONU, etc. Oui mais... toute action spécifique pour sauver des Juifs passait par une négociation avec Hitler, Himmler ou Eichmann et ces gens ne donnaient rien contre rien. Ils voulaient notamment et avant tout sauver leur régime en divisant la coalition alliée, puisque leurs offres de racheter X vies juives n'étaient dirigées que vers l'Ouest.
On ne peut certes en vouloir à des gens qui sauvaient leurs proches, mais on ne peut non plus les applaudir d'avoir cautionné des manigances dont le résultat le plus clair aurait été l'absence d'un procès de Nuremberg, donc d'une mise en relief mondiale et indélébile de la Shoah au nom de l'humanité entière.
Faurisson aujourd'hui ne raserait pas les murs ! |