«Par quel sortilège le jeune homme que tu as été et qui a tant su plaire s'est-il métamorphosé en l'être puéril et odieux que nous voyons aujourd'hui à l'œuvre?
Oui, Alexandre, qu’es-tu devenu avec ce dernier écrit? Le procureur d’une affaire menée "par contumace" et à retardement contre ton grand-père et contre ta famille. Pas le procureur d’un Etat de droit, où les libertés sont garanties, mais celui des régimes totalitaires de toujours, où le seul fait d’avoir été à tel endroit à tel moment suffit à vous déclarer coupable, sans preuves, sans que l’on puisse même se faire entendre. Sommes-nous sous la Terreur?»
On trouve dans cette mercuriale de Gabriel Jardin (fils de Jean, frère de Pascal et oncle d'Alexandre)

, outre une fidèle peinture en miroir des défauts qu'il reproche, un parfait aveu de ce qu'il nie.
Cela rappelle ces très nombreux coupables
condamnés qui ont, jusqu'à la veille du verdict, exigé sur un ton d'indignation sincère qu'on respecte leur
présomption d'innocence.
C'est de la pure et simple contrebande ! La présomption d'innocence, comme l'exigence de la preuve, sont là pour préserver la droiture et non le crime. Pour favoriser l'émergence de preuves rigoureuses et non leur dissimulation.