Lecteur attentif et reconnaissant de ce papier mensuel, je trouve cette édition moins riche et plus convenue que d'habitude.

Le nazisme n'est pas, vis-à-vis des Juifs, une machine à deux boutons successivement actionnés, avec une étiquette "expulser" et une étiquette "exterminer".

Il est une seule et même entreprise, un seul et même mouvement : une lutte pour l'agrandissement démesuré du territoire allemand vers l'est, acceptée des trois autres grandes puissances qui demeureront au bout du processus : Angleterre, Etats-Unis et Japon. Au passage et à chaque étape, mépris et violence maximum contre les Juifs, dans toute la mesure où cela favorise les autres objectifs sans les handicaper.

On peut en dire autant des Anglais, sauf qu'eux, il s'agit de les ménager dans toute la mesure où cela ne handicape pas les autres objectifs.

Ainsi, quoi qu'on dégoise au mufti en 42 ou 43, il n'est pas question d'envahir la Palestine, à quelque moment que ce soit.

En revanche, il est essentiel d'habituer les esprits allemands à l'idée que les Juifs sont des étrangers, et pour cela une certaine dose de sionisme temporaire est précieuse. Méchants, nous ? Mais nous aidons ces pauvres victimes d'un sort historique injuste à se faire une patrie !