Bonsoir,
Le 17 juin 1940, l'ancien ministre de l'Intérieur, Georges Mandel, est arrêté par les gendarmes alors qu'il déjeune à Bordeaux, au
Chapon fin.
Mandel, patriote intransigeant, celui qui toujours prôné la résistance à Hitler, celui qui a refusé l'armistice, "le Juif" comme le surnomme Raphaël Alibert, "
rassemble sur sa tête toutes les haines, celles de l'extrême droite et des communistes" écrit Gallo.
Son arrestation, décidée le 16 juin, est l'une des premières décisions gouvernementales. Mandel est accusé d'organiser un complot "dans le dessein d'empêcher l'armistice".
Cédant aux protestations de son entourage, Pétain fait libérer Mandel et accepte même d'écrire sous la dictée de Mandel une lettre d'excuses:
Cette dénonciation ne reposait sur aucun fondement et avait le caractère d'une manœuvre de provocation ou de désordre. Je souhaite vivement que cette malheureuse affaire n'ait pas d'autre suite.
Mandel est cinglant:
Je vous plains, monsieur le Maréchal, d'être à la merci de votre entourage et je plains mon pays qui vous a pris pour chef.
Comme le note Gallo, cette affaire souligne déjà la rupture avec la démocratie et les intentions du gouvernement Pétain : cesser le combat et changer de régime politique.
Bien cordialement,
Francis.