Passeur d'Histoire
Robert Goldberg raconteRobert Goldberg fait partie de ces hommes restés dans l’anonymat d’après-guerre, tentant autant que faire se peut de reprendre le cours d’une existence bouleversée par la perte tragique de sa famille. Au fur et à mesure qu’il se confie, les images s’animent et défi lent en teinte sépia, témoins d’une époque durant laquelle être juif était synonyme de condamnation.
Propos recueillis par Stéphane Delogu. Vichy
Les Chantiers de Jeunesse - L’exemple du camp 40 : Le camp de redressement des ChantiersAu lendemain de la défaite, le ministre de la Guerre, le général Colson, charge le général de La Porte du Theil d’organiser le rassemblement des 90 000 jeunes du contingent de juin 1940 débandés dans le sud de la France, de les répartir dans différents camps en Zone non occupée et de recruter un encadrement approprié. Le décret du 31 juillet 1940 astreint ces jeunes, désormais démobilisés de l’armée, à un stage civil de six mois durant lesquels l’administration du territoire les occupera à des travaux d’intérêts généraux. L’idée d’isoler les éléments fauteurs de troubles et nuisibles à l’ordre public revient au capitaine Le Fouest. Cet officier d’active a présenté son projet le 1er septembre 1940 au général de La Porte du Theil qui se dit séduit par l’initiative.
par Laurent Battut Vie quotidienne
Vichy décrète la prohibition - 23 août 1940, quand le pastis rit jauneAlors que la France est encore sous le choc de « l’étrange défaite » de mai 1940, le régime de Vichy, en pleine promotion de sa « Révolution nationale », désigne les coupables de l’effondrement du pays. Parmi eux, les apéritifs, de surcroît anisés et de souche méridionale, occupent une place de choix dans le réquisitoire vichyste et justifient la prohibition qui les frappe en plein mois d’août 1940. Retour sur une loi aux finalités politiques et idéologiques multiples.
Par Nicolas Anderbegani Littérature
Quand les grandes plumes collaborent - Des intellectuels à la botteLa défaite de la France, l’Occupation et les horreurs commises, la défaite de l’Allemagne, la Libération et l’heure de rendre des comptes ont lourdement connoté le mot collaboration (collaborer : travailler avec, qui devient synonyme de délation, trahison…). Dans le langage commun, les collabos sont ceux qui, pour un oui ou pour un non, pour une querelle de voisinage, par jalousie, haine de l’étranger, du Juif, du communiste, vont se livrer à la dénonciation auprès de l’Occupant ou de ses suppôts. Or, l’on sait aujourd’hui que le champ de la Collaboration est bien plus vaste et que celle-ci a recouvert toutes les sphères de la vie militaire, politique, économique et intellectuelle française.
par Jacqueline Gola Bande dessinée
Les super-héros s'en vont en guerre - Captain America, Green Lantern, Superman... En 1938 naissait Superman, premier super-héros et archétype du genre dans sa version comics. Le surhomme capable de voler au secours des causes universelles allait inspirer Captain America, Green Lantern et des bataillons entiers de justiciers spectaculaires. Moins de deux ans plus tard, Pearl Harbor et le basculement des États-Unis dans le conflit mondial marquaient de leur empreinte toutes les strates de la société américaine. Avec d’autres piliers du divertissement, les Comics jouent déjà un rôle de premier plan dans la propagande gouvernementale. Et pour cause : la typologie même des super-héros et les conventions qui régissent leurs aventures en font des supports idéologiques propices à tous les développements. Autre atout de poids, l’entrée en guerre de ces « supers Américains » avait précédé de plusieurs mois celle de l’administration Roosevelt !
par Thomas Rabino Les chroniques de novembre 1940
La guerre
Raid sur Tarente - Le jour du jugementA partir de l’été 1940, la « guerre parallèle » de Mussolini met à mal le fragile équilibre politique au sud de l’Europe. Sous le parapluie protecteur d’une flotte moderne et puissante, l’Armée italienne envisage l’invasion de la Grèce en octobre, tout en menaçant directement les intérêts britanniques du pourtour méditerranéen. La Royal Navy se doit de réagir avant que la situation ne s’aggrave…
par Yannis Kadari et Xavier Tracol Gibraltar, Opération "Felix" - Enjeu diplomatique, échec stratégiqueLe 22 juin 1940, la France sort de la guerre, laissant le Royaume-Uni seul face à l’Allemagne nazie et à l’Italie fasciste. La situation stratégique européenne a alors clairement basculé en faveur des puissances de l’Axe.
Par Cédric Mas et Xavier Tracol Personnalité
Joseph Patrick Kennedy - L'ambassadeur de la controverseC’est le 18 février 1938 qu’est annoncée à Washington la nomination de Joseph Patrick Kennedy comme ambassadeur des États-Unis à Londres. La nouvelle a de quoi surprendre : ce catholique d’origine irlandaise qui n’a rien d’un diplomate s’est colossalement enrichi dans la banque, l’industrie cinématographique, la bourse et l’importation d’alcool prohibé.
par François Kersaudy Les chroniques de décembre 1940
La guerre
Le « Blitz » - La Grande-Bretagne sous les bombes« Je vois les ravages causés par les bombes ennemies ; mais je vois aussi, parmi les ruines, à côté de la destruction, des yeux souriants où se reflètent le calme, la confiance et la bonne humeur ; des yeux où brille la certitude de défendre une cause plus haute et plus grande que tous les buts personnels, quels qu’ils soient… Je vois dans ces yeux l’esprit d’une nation indomptable. » Winston Churchill, Le 12 avril 1941
par Xavier Tracol Les corsaires du Führer - La guerre de course des croiseurs allemands.
À l’automne 1940, alors que l’invasion de la Grande-Bretagne apparaît de plus en plus hypothétique, les moyens de la Kriegsmarine restent des plus limités. Bien qu’au cours de l’été quelques puissants navires de surface neufs soient venus garnir ses rangs clairsemés, les pertes subies au cours de la bataille de Norvège pèsent encore bien lourdement sur les capacités opérationnelles de la flotte allemande. Si tout affrontement frontal avec la Royal Navy est exclu, menacer la navigation de commerce alliée demeure une nécessité vitale.
par Vincent Bernard Vichy
13 décembre 1940 : Pétain chasse Laval ! - Crise « franco-française » ou manipulation hitlérienne ?"Les démissions de Messieurs Laval et Ripert sont acceptées" : cette déclaration de Pétain à son Conseil des ministres, dans la soirée du 13 décembre 1940, foudroie le premier nommé. Mais il se ressaisit vite. Il reproche au maréchal de rompre brutalement avec la politique de collaboration, affirmée notamment lors de l’entrevue de Montoire (24 octobre). L’Allemagne, dit-il, ne peut que réagir durement, et aggraver le régime d’occupation – alors que lui, Laval, était en passe d’obtenir son allégement sensible. Comme le maréchal écrit aussitôt à Hitler que le remaniement ne concerne en rien les rapports franco-allemands, et bien que les vichystes, à la Libération, aient clamé au contraire qu’il avait fait là un geste de « résistance », l’idée prévaut souvent que deux clans tout aussi pro-allemands l’un que l’autre se sont affrontés ce jour-là sur des enjeux de politique intérieure. Le dossier, enrichi de pièces récemment découvertes, montre une réalité plus complexe.
par François Delpla Magazine- A lire (rubrique assurée par Nicolas Bernard et Thomas Rabino)
- A lire - section jeunesse (rubrique assurée par Rolande Causse)
- A voir : Réfractaire un film de Nicolas Steil
- Bonnes feuilles : Winston Churchill
- Pétain antisémite : Une découverte ? par François Delpla
- Le cinéma : Le western - Nouvel âge d'or par Jérémy Ferrando
- La guerre en photos. |