Guingouin et le général de Gaulle - L'affaire Guingouin - forum "Livres de guerre"
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L'affaire Guingouin / Michel Taubmann

En réponse à
-1Guingouin par l’image de Serge Desbois

Guingouin et le général de Gaulle de Francis Deleu le mardi 08 juin 2010 à 22h02

Bonsoir,

Un article est consacré à Georges Guin­gouin dans le "Dictionnaire De Gaulle". L'article, signé par Jean-Luc Barré, éclaire une personnalité proche des convictions du général de Gaulle.
Reproduire une petite page sur les 1.265 que compte le dictionnaire ne devrait pas aller à l'encontre de la législation sur les droits d'auteur.
Le fondateur de la France libre distinguait deux sortes de communistes. ceux qui s'étaient conformés, depuis 1939, à toutes les consignes du Komintern, et ceux qui s'étaient engagés en résistance malgré le pacte germano-soviétique. Chef des troupes insurrectionnelles du Limousin, Georges Guingouin entrait dans cette deuxième catégorie, avec cette qualité supplémentaire aux yeux de De Gaulle de ne pas être un homme d'appareil.

Stratège avisé et meneur d'hommes charismatique, le jeune instituteur de la Haute­-Vienne ne manque pas de similitudes avec Charles de Gaulle. Marxiste passionné, il est avant tout un insurgé dans l'âme; aussi dérangeant vis-à-vis de l'orthodoxie communiste que l'a été l'auteur du Fil de l'épée par rapport à l'institution militaire. Les deux hommes ont également en commun d'avoir d'emblée considéré comme inéluctable l'agression de l'URSS par Hitler.
Cette conviction suffit à inciter Guingouin, dès août 1940, à lancer un appel au combat, malgré la ligne officielle du parti. Il entre dans la clandestinité totale en février 1941.

Georges Guingouin acquiert dans la lutte une autorité qui lui permet à la Libération de traiter quasiment de puissance à puissance avec la hiérarchie du PCF (Parti communiste français), laquelle n'aura en tête, après avoir tenté de le faire exécuter pendant la guerre, que d'organiser son exclusion au début des années 1950. En juin 1944, jugeant l'opération trop coûteuse en vies humaines, Guingouin refuse de prendre d'assaut la ville de Limoges, malgré les injonctions des dirigeants communistes soucieux de s'assurer le contrôle politique de la zone sud. C'en est assez pour que de Gaulle apprécie le caractère de ce chef hors normes et se persuade de son loyalisme à l'égard de l'État.

Preuve de confiance éloquente, le président du Gouvernement provisoire n'estime pas nécessaire, en septembre 1944, de s'arrêter à Limoges lors de la tournée qu'il effectue en province pour faire rentrer dans le rang les forces résistantes. Et en août 1945, il témoigne publiquement son estime et sa reconnaissance au « préfet du maquis » en lui décernant la Légion d'honneur avec l'éloge suivant: « De 1940 à 1944, Georges Guingouin a été un hors-la-­loi, 1'incarnation de la Résistance civile en Limousin [...]. Chef et soldat [...], c'est à tous instants qu'il a donné le plus magnifique exemple d'héroïsme, de maîtrise de soi, du mépris total de la mort. [...] Il constitue une des plus belles figures de la Résistance. » Et de Gaulle va plus loin encore en faisant Guingouin Compagnon de la Libération, distinction qu'une douzaine de communistes seulement se verront attribuer, mais aucun des maîtres du parti.

On n'a pas de trace de relations personnelles entre le Général et Georges Guin­gouin, bien que ce dernier, devenu enseignant dans un petit village de l'Aube, ait vécu jusqu'à sa mort non loin de Colom­bey. Mais en avril 1955, alors que l'ancien maquisard venait d'être injustement emprisonné pour une affaire de droit commun liée à l'épuration, de Gaulle manifesta son soutien à l’inculpé par un message assurant qu’il n’avait pas oublié que « Guinguoin fut un combattant de la liberté » qui a « maintes fois risqué sa vie ».
Egalement la biographie de Georges Guin­gouin sur le site de l'Ordre de la Libération.

Bien cordialement,
Francis.

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