Bonsor,
Rudolf Höss fut commandant du camp de concentration d'Auschwitz de 1940 à 1943. Arrêté par les Britanniques en 1946, il sera détenu à Nuremberg en attente de son procès.
Höss s'entretiendra avec Goldensohn qui l'interrogera longuement (34 pages du livre). Rudolf Höss se confiera au psychiatre, avec une surprenante franchise mais aussi une effarante froideur. Sa jeunesse sera évoquée, ses parents, sa carrière dans la SS, sa vie familiale et surtout le fonctionnement du camp d'Auschwitz.
Pour ceux qui doutent encore de la capacité des fours crématoires : effectivement, jusqu'en 1942, Rudolf Höss leur donne raison !
Je croyais qu'on pouvait construire des crématoriums rapidement et je voulais donc brûler les cadavres des fosses communes dans le crématoire, mais quand j'ai vu qu'il était impossible d'en construire assez vite pour faire face au nombre sans cesse croissant des gens exterminés, on s'est mis à brûler les corps dans des fosses, comme à Treblinka. Une couche de bois, puis une couche de cadavres, une autre couche de bois, etc. Pour allumer le feu, on se servait d'un ballot de paille imbibé d'essence. On allumait généralement le feu avec à peu près cinq couches de bois et cinq couches de cadavres. Quand le feu s'embrasait, on pouvait y balancer les cadavres frais tout juste sortis de la chambre à gaz; ils brûlaient tout seuls.
Manifestement, jusqu'en 1942, les crématoires d'Auschwitz-Birkenau ne suffisaient pas à la tâche.
Bien cordialement,
Francis.