Rien ne montre mieux la politique d'esquive de Vichy que ces échelons administratifs intermédiaires destinés à tromper l'occupant. Quand l'intention de celui-ci fut de légiférer pour la zone occupée en y instituant les lois de Nuremberg, en août-septembre 40, Vichy, très inquiet de ce précédent mettant en cause sa souveraineté sur cette zone, décida de le prendre de vitesse en légiférant le premier. D'où le statut des Juifs du 4 octobre 1940 et l'institution d'une PQJ y attenant, un peu plus tard. Cette PQJ fut confiée à X. Vallat, personnalité d'un patriotisme et d'une honnêteté au dessus de tout soupçon. Malheureusement, son intransigeance vis à vis d'un Dannecker finit par excéder celui-ci qui exigea son renvoi et son remplacement par Darquier, dit de Pellepoix, beaucoup plus dangereux pour les Juifs.
C'est ce qui amena Vichy à supprimer la PQJ qui, entre ses mains, eût été potentiellement nuisible et à la remplacer par la SEC, beaucoup plus anodine, même s'il fallut la laisser se manifester dans sa sphère d'activité.
Bousquet avait fait de la suppression des polices parallèles la condition sine qua non de son entrée au gouvernement au moment du retour de Laval, en avril 42. |