Vous citez Henri Amouroux ! Peu avant son décès, Amouroux publia les deux premiers tomes "Pour en finir avec Vichy" qui couvrent la période de 1940 et 1941.

En avant propos du tome 1, "Les oubliés de la mémoire - 1940" :

Je sais, et je dirai dans ce livre, et plus encore dans ceux qui suivront, ce que l'on peut reprocher à Vichy, les compromissions, les complicités, les initiatives, et j'oublie d'autant moins les victimes des persécutions antisémites - ces 76.000 morts dont le régime et les hommes de Vichy sont, en partie, responsables puisque, ayant pu dire "non", trop souvent ils ont dit "oui" - que je conserve, avec les photos de mes enfants, la photo de Régine Ajdelson, petite juive de huit ans, revenue de zone libre une semaine avant la rafle du Vel'd'hiv', déportée vers Auschwitz dans le convoi du 17 août 1942.

Au chapitre 12 "Revanche et contrition" en sous-titre : Française et allemande, deux machines à broyer les Juifs

Pendant que, par milliers, des hommes et des femmes vivent ainsi dans l'incertitude des lendemains, la machine à piéger, la machine à broyer, s'est mise en route.
En vérité, deux "machines" travailleront en parallèle: machine française et machine allemande, l'une prenant de l'avance sur l'autre, puis étant rattrapée, l'une ayant des ratés, des hésitations, l'autre rodée par des années d'expérience.

Au tome 2, "Les racines des passions - 1940-1941" au chapitre Paris, Vichy et les Juifs :

En mai 1941, Vichy est responsable des mesures restrictives des libertés qui frappent les Juifs de la zone non occupée; de sa participation à la plupart des mesures allemandes imposées en zone occupée; des internements massifs des Juifs étrangers; et des silences qui peuvent passer pour l'approbation des appels à la haine antisémites des excités parisiens.
Le gouvernement de Vichy est responsable aussi d'avoir, en 1942, mis sa police au service des Allemands pour la rafle des 16 et 17 juillet; d'avoir fait arrêter, en aout, plus de onze mille Juifs étrangers vivant en zone libre et qui, livrés aux Allemands par-delà la ligne de démarcation, mourront presque tous à Auschwitz ... (souligné intentionnellement par Amouroux)

Francis.