Il aurait suffit alors, de quelques divisions, pour balayer les quelques troupes à l'instruction qui constituaient l'armée française en AFN (sans char, sans avion et sans artillerie, et surtout sans possibilité de réapprovisionnement)
C'est déjà oublier entre de multiples autres choses que j'ai la flemme de développer :
- qu'une bonne partie de l'aviation est repliée en AFN et en ordre de marche (on fait retirer les hélices des chasseurs fin juin, on les leur remet au moment de MeK. Ils volent, leurs réservoirs et leurs chargeurs sont pleins)
- qu'en matière d'approvisionnement et de réapprovisionnement, des convois entiers d'armes, de canons, de munitions (dont des palanquées d'obus de 75), de chasseurs, de bombardiers, de camions, de motos, de moteurs et de pièces de rechange made in USA déjà achetés par la France sont détournés en Angleterre au moment de l'Armistice (de Gaulle propose d'ailleurs de les envoyer à Noguès si celui-ci se déclare)...
- Noguès croit lui-même fin juin tout à fait possible de défendre l'AFN, au moins pour un temps, posant même de mémoire la question d'une occupation préventive du Maroc espagnol dès l'instant où les chenilles de Panzer franchiraient les Pyrénées.
- sans compter évidemment la flotte invaincue et "préservée", que vous évacuez précisément comme le rappelle François au mépris de toute logique, ainsi que la Mediterranean Fleet et la Force H, renforcée pour MeK et qui l'aurait été en cas de franchissement des Pyrénées (la RN, c'est quelque chose quand même).
Tout ça est-il suffisant ou pour défendre l'AFN ou tout au moins entraver considérablement une expédition type Afrikakorps improvisée et massive ? Personne n'en saura jamais rien, faute d'avoir eu le moindre début d'envie d'essayer.
Ce qui est en revanche plus que certain, c'est que la traversée de l'Espagne avec une force suffisante, comme fort bien développé par 13eDBLE, n'aurait été une promenade ni au plan logistique, ni au plan diplomatique (que fait Franco ? Que fait Salazar ? et... que font derrière les Britanniques) ni au plan strictement militaire : les observateurs allemands envoyés reconnaitre l'itinéraire pour Félix (on en causera toujours en 41) prévoient entre autres joyeusetés trois semaines de mise en alerte et de délais de préparation et l'acheminement d'une forte artillerie de siège - et c'est plus que problématique - pour réduire le Rocher. Et ensuite ? Un saut de puce à travers le détroit, concentration au Maroc Espagnol avec toute la clique, le tout sous le feu des cuirassés franco anglais, et en avant, une panzer sur Agadir via Rabat et Casa et une autre sur Tunis via Oran et Alger ? Après tout pourquoi pas. Mais à quel délai, à quel prix, et pour quelles conséquences ?
On peut donc conclure différemment sur la question mais nier qu'elle ait pu se poser, et qu'elle ne le fut pas parce que tout était politiquement joué avec la démission de Reynaud, voilà ce qui constitue "l'ignorance crasse". Et toute la France se considéra irrémédiablement vaincue une fois la métropole envahie. Toute ? Non... (mettez la loupe sur Londres) |