Sur le boulevard des Hirondelles c’est à dire sur le boulevard actuel des Tchécoslovaques, l’attaque, projetée par Lucie Aubrac, du camion cellulaire allemand entre l’École de Santé et la prison de Montluc, devait délivrer Raymond Aubrac et 14 détenus. Le chef de l’expédition est Jean Rolland. L’affaire est décidé au « Garage Rouge » route de Cénas.
De retour le soir de l’École où les détenus devaient être interrogés vers la prison de Montluc, l’opération s’organise avec 12 agents des Groupes Francs répartis dans 3 Citroëns Traction-Avant et un fourgon Renault.
Il est décidé de ne pas attaquer le fourgon sur l’avenue Berthelot qui est très passante mais sur le boulevard des Hirondelles, dans la seule courbe en face des entrepôts garages.
Sur les photos ci-dessous, nous voyons que le boulevard des Hirondelles a peu changé si ce n’est qu’il a été élargi et que le croisement avec la rue de l’Épargne a laissé la place à un pont et tunnel.
C’est ici la seule courbe du boulevard. Nous voyons à gauche actuellement ces entrepôts abandonnés depuis des décades avec des arbres qui poussent en friche. Comme il y a 65 ans, le boulevard est vide de passants.
Au moment de l’embuscade, le premier à sortir de ce fourgon, vêtu d’un imperméable est pris pour un gestapiste. José de Abreu dit Lyonnet, Résistant, lui tire dessus. C’est Raymond Aubrac. Il est sérieusement blessé. Transfixion entre la mâchoire à la base du cou et la joue. .
Après avoir fait « le coup », les 12 gars sont dispersés au rythme de 2 par kilomètres sur la route de Vancia à Fontaines sur Saône..
Quels furent leur sort sur les 12 :
J.C. Chevalier arrêté par la milice le 15 février 44, sera fusillé le lendemain au fort de la Duchère
Arment Paupier arrêté le 31 janvier 44 sera fusillé de même.
André Limasset et Georges Mellet mourront en déportation.
Étienne Toro décédera le 10 février 44 à la suite d’une blessure par la Milice.
André Gruget sera déporté à Dachau.
Jean L. arrêté par la Milice dénoncera les refuges d’Écully et de Vincia qui seront attaqués par la Milice en présence de Darnand.. Après-guerre Jean L. sera jugé et condamné à 20ans de réclusion
Parmi ceux qui ont été libéré du fourgon :
Georges Besson dans un maquis de l’Isère, fut victime d’une embuscade et disparaîtra à jamais.
L’adjudant-chef Pénia lors de l’encerclement du Vercors en juillet 44, se noiera dans l’Isère.
* témoignage des survivants dont Henri Duthy recoupé par Eugène Brédillot et Émile Juvanon