Bonsoir,
Lors de l'armistice de Lattre avait choisi de rester aux ordres de Vichy. Lorsque le 11 novembre 1942, la Wehrmacht envahit la zone sud et viole ainsi les clauses de l'armistice, de Lattre s'estime délié de sa fidélité au régime. Malgré l'ordre du général Bridoux, secrétaire d'Etat à la Guerre, de rester dans les casernes et de n'opposer aucune résistance aux Allemands, le général de Lattre n'en tient pas compte et prend le large. Il sera rejoint par 150 élèves de l'Ecole de cadres antichars et quelques officiers. L'Armée d'armistice qui, dit-on, rêvait de revanche ne bouge pas. Ne bouge pas ? Si, tout de même ! Le général Bonnet de la Tour, l'adjoint direct du général de Lattre prévient ses supérieurs à Vichy de la dissidence de son chef. L'alerte est donnée ! Les "déserteurs" ou les "rebelles" (au choix) n'iront pas loin. Ils seront arrêtés et jetés en prison.
Pour juger de Lattre, le gouvernement de Vichy - qui ne manque pas d'imagination en matière de répression - crée une nouvelle juridiction : le Tribunal d'Etat. La présidence en est confiée à Joseph Darnand, patron de la Milice et promu depuis peu Secrétaire-général au maintien de l’ordre. Le procès se déroule à Lyon. Inculpé pour abandon de poste, le général de Lattre est condamné à dix ans de prison.
Incarcéré à la prison de Riom, le général de Lattre, avec l'aide de son fils et de son épouse, s'en évade le 3 septembre 1943 et rejoint Londres et puis Alger où il prendra le commandement de l'Armée B (future 1ère Armée française qui débarquera en Provence).
N'ayant pu reprendre le fugitif, le gouvernement de Pétain, au comble de la fureur, fera arrêter les 54 gendarmes, gardes mobiles et gardiens de la prison de Riom pour leur manque de vigilance.
Bien cordialement,
Francis. |