un mandat qu'on a reçu de la représentation nationale un certain 10 juillet 1940.
Vraiment ?
L’assemblée “nationale” du 10 juillet 1940 à Vichy est même surnommée “Chambre du Front populaire” dans force proses (certaines boisbouvières, crois-je me souvenir) en dépit des traits suivants, qui font qu'elle n'est ni de gauche, ni populaire, ni nationale :
-elle intègre les sénateurs, qui, en raison de leur mode d’élection, sont majoritairement de droite des origines à nos jours;
-elle ne comprend pas les députés communistes invalidés au lendemain de l’entrée des troupes soviétiques en Pologne, et non remplacés;
-sont absents aussi, et non remplacés, quelques députés tués au combat dont Léo Lagrange et, surtout, les passagers du Massilia, empêchés de siéger sous un prétexte mensonger, invoqué par l’exécutif -or il s’agit précisément d’une bonne partie des ténors du Front populaire, particulièrement aptes à influencer les votes (Daladier, Delbos, Mendès France, Viénot…)
-ce prétexte mensonger (ils seraient bloqués en Afrique du Nord car l’armistice exige une autorisation de l'occupant pour la circulation des avions ou des navires et il ne l’a pas donnée… alors que les députés d’Algérie siègent !!… que rien n’a été demandé aux Allemands… et que la circulation aérienne depuis l’Afrique a été rétablie le 4 juillet !!!) nous renvoie au fait principal : le pays est occupé et, comme disait Napoléon, “un général tombé au pouvoir de l’ennemi n’a plus le droit de donner des ordres”; il faut en particulier, pour les députés et sénateurs de zone nord, un tampon allemand pour venir à Vichy… et l’obtiendraient-ils pour participer à une délibération démocratique non pipée ?
Et bien entendu, convoquée uniquement pour donner à Pétain un blanc-seing et, aux yeux peu exigeants, une onction démocratique, elle ne délivre pas, sur un sujet précis, le moindre mandat. |