Quand Nicolas Bernard, dit ceci :
Serge Klarsfeld réfute ce que vous écrivez (Vichy-Auschwitz. La Solution finale de la Question juive en France, Fayard, 2001, p. 16), au sens où au contraire, le M.B.H. cherchait au contraire, comme le gouvernement nazi, à s'attirer les bonnes grâces de Vichy au lieu de commander : "...la politique permanente [du M.B.H.] est d'intervenir par le canal des Autorités françaises. Les ordonnances allemandes du Commandant militaire doivent être appliquées en zone occupée par l'Administration française. Quant aux lois et aux décrets du Gouvernement de Vichy, ils sont valables non seulement pour la zone libre, mais aussi pour la zone occupée, à condition toutefois qu'ils ne contredisent pas les ordonnances allemandes. L'existence du Gouvernement de Vichy, institué pour toute la France à titre de pouvoir souverain, confère aux services officiels français en zone occupée la qualité d'émanations du Gouvernement de l'Etat français, sous l'égide duquel ils travaillent. Les ministères de Vichy ont, en effet, leurs représentants en zone occupée auprès du Commandant militaire allemand. Ainsi, chaque acte des services français en zone occupée est un acte de l'Etat français."
donc quand Nicolas Bernard dit ceci,ils ne mentent ni l'un ni l'autre mais ils donnent la clé de leur méthode d'intoxication commune.
Elle consiste à occulter l'initiative allemande en mettant l'accent sur le fait que non seulement l'exécution de ces déportations a été confiée à la police française de zone occupée mais que c'est souvent Vichy qui a réclamé qu'il en soit ainsi tandis que les Allemands y trouvaient aussi leur compte.
Vichy agissait ainsi parce qu'il voulait que son autorité sur la zone occupée demeurât la plus entière possible et ne pas en être dépossédé au profit de l'Allemagne victorieuse à une date où l'on ignorait quelles seraient les conditions d'un traité de paix. Le statut des juifs du 4 octobre 40 relève de la même tactique.
Fallait-il donner à cette Allemagne l'habitude de croire qu'elle était chez elle au nord de la ligne de démarcation ou limiter ses droits sur cette zone occupée autant qu'il était possible ?
Mettant à profit cette attitude conservatrice, le MBF a, c'est exact, préféré utiliser les policiers français plutôt que ses propres troupes pour ne pas attiser le ressentiment des Français mais, de toute façon, il avait autorité pleine et entière sur ces policiers. Tout ce qu'il pouvait faire en plus c'est de "mouiller" la hiérarchie policière des deux zones.
Or, pour ce qui concerne 1941, les trois déportations de Juifs eurent lieu sans que Vichy en ait même été informé avant leur exécution.
Seulement après. |