"J'ai au contraire rappelé que les Allemands avaient pris la décision, s'agissant des affaires intérieures françaises, et notamment de la "question juive", de "laisser aux Français le soin de régler la suite, afin d'éviter dans ce domaine la réaction du peuple français contre tout ce qui vient des Allemands. Aussi bien les services allemands s'en tiendront-ils à faire des suggestions" (conférence R.S.H.A. - Armée du 30 janvier 1941). Dès le 22 août 1940, l'armée avait donné le ton : "Toute l'activité de l'administration militaire sera guidée par ce principe que seules les mesures destinées à l'occupation militaire du pays devront être prises. Par contre, il n'est pas du ressort de l'administration militaire de s'immiscer dans les affaires de politique intérieure française, pour l'améliorer. Pour prendre toutes les mesures administratives qu'elle sera appelée à prendre, l'administration militaire devra emprunter, par principe, le canal des autorités françaises."
Justement !
Le MBF n'était pas Dannecker qui n'était pas Knochen.
Si vous me faisiez l'honneur de lire mon livre vous verriez quel parti Vichy a tiré de ces cloisonnements et de ces chevauchements d'autorités au sein du commandement allemand en France.
Vos propos -un peu longs-, loin de démentir les miens, les confirment. Quand Vichy avait affaire à Dannecker, antisémite virulent, il se retranchait tantôt derrière l'autorité du MBF, tantôt derrière la sienne propre dont le MBF lui garantissait l'existence, ainsi que vous venez de le dire.
Ensuite Bousquet parvint (miraculeusement) à se concilier Heydrich au cours de leur entrevue du 7 (ou du 5) mai à l'hôtel Ritz, puis il parvint aussi à entrer en relations correctes avec Knochen et Oberg et à obtenir d'eux le rappel de Dannecker, sa bête noire.
Ces négociations auraient très bien pu échouer et Dannecker l'emporter sur Oberg et Knochen après le décès de Heydrich. Il semble que la pleine réussite de la négociation de Bousquet avec Heydrich du 7 mai 42 a continué d'exercer son influence au-delà de la mort de celui-ci.
Je serais heureux de connaitre votre avis sur l'interview de Knochen par Hubert de Beaufort en 2001.Elle est dans mon livre.
Ce Beaufort est un chef de réseau de Résistance qui a eu l'opportunité d'entrer en relation avec Knochen par l'intermédiaire de son ami J-Ph Larrose. Ce dernier, agrégé d'allemand, connaissait Knochen d'avant la guerre (ils avaient étudié ensemble à l'université de Götingen) et il avait gardé des relations avec lui par delà les vicissitudes de la guerre. |