Le Consistoire central des Israélites de France ne fait que son devoir en écrivant ainsi en 1942, mais l'historien qui vient ensuite doit reconnaitre que le gouvernement de Vichy a mieux valu que celui d'un Gauleiter comme en Pologne ou d'un Reichskommissar comme aux Pays-Bas. Quand on voit ce qui s'est passé en trois semaines seulement en Hongrie, on se dit que c'est miracle que Vichy ait pu tenir en lisière si longtemps les exigences allemandes et sauver tant de gens. Pétain ignorait les chambres à gaz et la programmation génocidaire mais il n'ignorait pas le sort des Juifs puisqu'il dit, en 44, à Maurice Martin du Gard : "Et les Juifs, que seraient-ils devenus sans moi ? Je connais les Allemands : ce sont des sadiques capables de tout."
Et pourquoi ne pas reconnaitre comme le fait le Manifeste de Brazzaville, charte de la France Libre, qu'un pouvoir sans armée est un pouvoir captif qui, de ce fait même, est donc illégitime malgré les apparences, d'une part, tandis que ces apparences peuvent néanmoins avoir leur utilité, d'autre part. L'esprit de sacrifice dans lequel ont vécu Pétain et Laval doit être compris et honoré. |