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| | Histoire(s) de la Dernière Guerre / collectifEn réponse à Le "pinard", le nerf de la drôle de guerre ? de Francis Deleu le samedi 21 novembre 2009 à 17h30Bonsoir,
- Page 41, dans les repères en bref, en date du 23 novembre 1939 : A Paris, une première distribution de "Vin chaud pour les soldats" a lieu à la gare de l'Est, en présence d'un aréopage de journalistes et de photographes convoqués sur place pour immortaliser l'événement.
Je me demande si le diplomate Robert Murphy et le général Giraud étaient parmi les invités. Murphy relate la scène ou une scène similaire : Durant la première semaine de la guerre, le hasard me mit en présence de l'un des rares Parisiens qui faisait exception par son optimisme inébranlable. Cet homme joua par la suite un rôle important dans les relations franco-américaines ainsi que dans ma propre carrière. En même temps qu'il déclarait la guerre, le gouvernement français avait décrété la mobilisation générale. Je me rendis un matin dans une gare, celle du Nord, afin d'observer les mobilisés qui s'embarquaient en masse pour le front. Par une curieuse coïncidence je me trouvai à côté d'un officier français en uniforme, grand et très droit. Je le reconnus: c'était le général Giraud, héros célèbre de la Première Guerre mondiale. Je l'avais rencontré à un dîner de l'ambassade. Giraud, venu voir comment se déroulait la mobilisation, était sincèrement enthousiaste et plein d'espoir en l'avenir. "Cette fois, dit-il joyeusement, tout ira mieux pour nous. On les aura!"
La scène qui se déroulait sous nos yeux ne justifiait guère une telle assurance. Les mobilisés, mornes, tête baissée, se traînaient jusqu'aux quais, sans encouragement, sans drapeaux déployés, sans fanfares ni acclamations populaires. Beaucoup avaient absorbé une bonne dose d'alcool, ce qui, eu égard aux circonstances, était pardonnable. Tout en sachant que l'armée française n'était pas portée à imiter la netteté impeccable des Allemands et que certains soldats français s'enorgueillissaient de leur débraillé, le spectacle de la gare du Nord n'était encourageant que pour un optimiste.
- Toujours à la page 41, dans les chroniques de novembre sous le titre " Du pain et du pinard" ! Le moral de la troupe passant par des estomacs bien remplis, Paris revoit à la hausse les rations alimentaires de ses soldats (....) Seule la question du vin pose souci et génère un certain mécontentement parmi la troupe, car si les enfants des "Poilus" reçoivent bien un demi-litre de "Pinard" au quotidien, celui-ci serait coupé à l'eau et contiendrait du bromure ... C'est du moins le bruit qui court parmi les hommes, bien que l'armée ait démenti la réalité de cette information.
- Page 44, sous l'article " La drôle de guerre des Français", l'auteur, Vincent Bernard, à l'insu de son plein gré, formule une hypothèse plausible à propos du "pinard", objet du mécontentement des soldats.
Après avoir décrit les difficultés de la vie quotidienne, les appréhensions et les espoirs, la main d'oeuvre mobilisée.... le lecteur averti sursautera en lisant ceci : En matière économique (...) Certains secteurs voient même s'ouvrir des perspectives inattendues: les vignerons trouvent, avec les énormes besoins de l'armée en "pinard", l'occasion d'écouler leurs surplus des années précédentes.
En nous appuyant sur la loi de l'offre et de la demande, la demande étant supérieure à l'offre, nous pouvons raisonnablement penser que les vignerons coupaient leur vin pour satisfaire la demande. CQFD
Bien cordialement,
Francis. |
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