Je ne connais pas bien ces épisodes de la guerre mais je sais quels étaient les plans de Roosevelt pour démanteler l'empire français (et l'empire anglais) et faire entrer les pays colonisés dans ce qui deviendra l'ONU mais, dans son esprit, sous leadership américain.
Le contrat avec Darlan est dans une ligne de néo colonisation américaine préparée de longue date.
L'Amiral Leahy était chef du cabinet du président américain et avait pourtant été désigné comme Ambassadeur "in absentia" auprès du gouvernement de Vichy. Robert Murphy était un ami personnel du président américain.
Pourrions nous lever le nez du guidon et regarder par dessus les sensibilités franco françaises pour voir ce qui avait été négocié par les américains avec Darlan bien avant Torch et dont parlent les livres américains. Ces négociations ont été précédée de celle avec l'amiral RObert pour la flotte française des Carraïbes
Il me parait "étonnant" que Darlan se soit trouvé là comme par hasard pour une visite de santé à son rejeton. La haine de Roosevelt pour de Gaulle se comprendrait mieux à la lumière d'ambition néo colonialistes américaines qu'il contrecarrait sans les connaître
Si nous devons beaucoup aux jeunes américains qui ont risqué ou donné leur vie sur le territoire français, les intentions de leurs chefs me paraîssent de plus en plus discutables.
Et puis étudions l'histoire lorsque l'on veut éviter de reproduire nos erreurs. Lorsque Rochambeau offrit la décisive victoire de Yorktown du 17 Octobre 1781 sur les troupes anglaises à Washington qui ne s'y trouvait même pas, le principe était convenu quque les terres conquises peu auparavant par les anglais contre les français seraient répartis entre les colons américains et les français.
Thomas Jefferson eut beaucoup de mal à convaincre Benjamin Franklin que le nouveau congrès américain exigeait qu'il trahisse ses amis français sans qui la victoire n'eut jamais existé et aillent négocier directement avec les anglais vaincus sans les français.
Le 30 Novembre les Americains et les Anglais avaient en effet signé un traité de paix préliminaire à Paris et les français se trouvèrent devant un fait accompli (style accord Darlan). Les négociateurs américains, sur instructions secrètes du jeune Congrès américain ne consulta pas les français dont ils savaient qu'ils exigeraient un retour d'une partie des colonies cédées aux britanniques par le traité de Paris de 1763 et craignaient que le soutien de la France à l'Espagne ne limite leurs espoirs territoriaux.
Il existe des parallèles surprenant entre la technique anglo-saxone de négociation des Américains lors de leur indépendance et l'approche de Roosevelt et Leahy sur leurs ambitions territoriales: les préparatifs secrets de Torch avec Darlan, la mise à l'écart d'un de Gaulle injustement diabolisé par Roosevelt et son Etat Major et peu soutenu par la suite (rappelons nous le débat sur la défense de Strasbourg libéré ou le Val d'Aoste...). Les confidences en "live" de Roosevelt à son fils sont éloquente et j'ai déjà soumis le livre sur notre site.
Je sais que j'ouvre un pan de discussion délicat et énorme mais pourquoi ne pas en parler? Je suis un vrai pro américain mais cela devrait il m'aveugler au point de ne pas regarder l'histoire en face? |