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Edition du 24 avril 2009 à 21h52 | | L'avenir d'une négation / Alain FINKIELKRAUTEn réponse à -4 -3 -2 Une preuve de plus de Francis Deleu le vendredi 24 avril 2009 à 21h44Bonsoir, Voilà l'original, si je l'avais envoyé avant, j'aurais évité à Francis Deleu tout ce travail. Ce fut l'occasion de retrouver le " Journal" de Kremer, d'ajouter quelques notes et surtout ... de poursuivre l'examen du " Journal". Rappelons que le "docteur" exerça à Auschwitz du 30 août eu 17 novembre 1942.
Georges Wellers publie trois journées du " Journal" : celles des 2 septembre, 12 et 18 octobre 1942. Une autre journée et quelques explications :
5 septembre :
Aujourd'hui, à midi, j'étais présent à une action spéciale au camp de femmes [1] (Musulmanes) [2] : le comble de l'horreur. Le Hauptscharführer Thilo (médecin de la garnison) avait raison de me dire aujourd'hui que nous trouvions ici à l' anus mundi. Le soir, vers 8 h., j'assiste de nouveau à une action spéciale concernant les gens en provenance de Hollande [3]. A cause de la ration supplémentaire distribuée à de telles occasions, - consistant en 1/5 litre d'alcool, 5 cigarettes, 100 g de saucisse et pain - les hommes se bousculent pour participer à de telles actions. Je suis de service aujourd'hui et demain (dimanche).
Notes : [1] Ce jour-là, au camp de femmes de Birkenau on procéda à une sélection lors de laquelle 800 détenues ont été tuées dans les chambres à gaz. Dans le procès-verbal du 18.07.1947 à Cracovie, Kremer a ainsi expliqué sa note : La mise à mort par le gaz des prisonnières amaigries du camp de femmes, désignées généralement par le nom de Muselmänner était particulièrement désagréable. Je me souviens qu'une fois, j'ai participé à la mise à mort de telles femmes, pendant la journée. J'ignore quel était l'effectif de ces groupes. Quand je suis arrivé près du bunker, elles étaient assises, habillées, par terre. Comme elles portaient des vêtements usés de camp, on ne les a pas laissées entrer dans les baraques servant de vestiaires mais on les a laissées se déshabiller en plein air. J'ai constaté, d'après le comportement de ces femmes, qu'elles se rendaient compte du sort qui leur était réservé, car elles suppliaient les SS de leur faire grâce de la vie. Elles pleuraient, mais on les a toutes poussées dans la chambre à gaz et gazées. En tant qu'anatomiste, j'avais vu beaucoup de choses horribles, j'avais eu souvent affaire avec les cadavres, pourtant ce que j'y ai vu, je n'ai pu le comparer avec quoi que ce soit. Influencé par les impressions que j'y avais éprouvées, j'ai noté, le 5.09.1942 dans mon "Journal" Le comble de l'horreur. Le Hauptsturmführer Thilo avait raison de me dire que nous nous trouvions ici à l'anus mundi (au rectum du monde) J'ai employé cette expression, car je ne pouvais imaginer rien de plus horrible et de plus abominable.
[2] Le prisonnier qui était affamé était appelé en argot de camp le "musulman". La silhouette d'un "musulman" ressemblait à un squelette. Les os étaient à peine couverts de peau, l'oeil hagard. L'apathie et la somnolence étaient des symptômes caractéristiques de la maladie provoquée par la faim. L'épuisement physique général était accompagné d'épuisement psychique total.
[3] Dans un convoi de Westerbork (Hollande), on a amené au KL Auschwitz 714 Juifs dont seules 53 femmes ont été dirigées au camp. Les autres personnes ont été tuées dans les chambres à gaz. Dans le procès-verbal de l'interrogatoire du 18.07.1947 à Cracovie, Kremer a expliqué: "Un médecin SS assistait toujours à la mise à mort par le gaz. Ils étaient de service à tour de rôle. Parmi les médecins je me souviens des noms de Thilo, Kitt, Uhlenbrock, Wirths, Meyer, Entress. Les actions spéciales décrites dans mon "Journal" ne représentent d'une partie de toutes ces actions qui ont été effectuées pendant mon séjour à Auschwitz. Il y en avait beaucoup plus, seulement c'étaient d'autres médecins qui avaient assisté à ces actions. Et selon Faurisson, il n'y aurait pas le moindre commencement de preuve de l'existence des chambres à gaz ?
Bien cordialement,
Francis.
PS. Les notes sont puisées dans l'ouvrage, Auschwitz vu par les SS, édité par le musée d'Etat d' Auschwitz-Birkenau, 1996. |
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