La réponse de Georges Wellers - L'avenir d'une négation - forum "Livres de guerre"
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Edition du 24 avril 2009 à 00h14

L'avenir d'une négation / Alain FINKIELKRAUT

En réponse à -2
-1et la suite ? de 13emeDBLE

La réponse de Georges Wellers de Francis Deleu le jeudi 23 avril 2009 à 23h27

Bonsoir,
Est-il possible d'avoir aussi la copie des articles opposés à cet article (Bernadet et Wellers) ? (Cédric)
Commençons par la réponse de Georges Wellers, publiée dans Le Monde du 29 décembre 1978 sous le titre : Dossier : les chambres à gaz - Abondance de preuves

NB : les renvois en notes de bas de page sont de ma main.
M. Faurisson lance un défi: "Je défie quiconque de m'apporter le moindre commencement de preuve de l'existence d'une chambre à gaz" dans les camps de concentration nazis.

Il faut savoir que les chambres à gaz dans les camps où étaient exterminés les Juifs et les Tziganes (Auschwitz, Belzec Maïdanek, Sobibor, Treblinka) ont été détruites par les Allemands avant la fin de la guerre, à la seule exception de Maldanek.

Cela dit, il ne s'agit pas du tout du "moindre commencement de preuve", mais d'une abondance de preuves qui sont de trois sortes: a) archives allemandes; b) témoignages des anciens SS; c) témoignages des anciens détenus.
Par exemple, dans le cas d'Auschwitz, dans la correspondance entre les industriels-constructeurs de quatre chambres à gaz perfectionnées à Auschwitz II (Birkenau), destinées à remplacer celles, "artisanales", aménagées au printemps de 1941 (" bunkers", dans le jargon du camp), il est question de "l'installation d'une chambre à gaz" ("...Bestellung einer Begasungskammer") ou du "façonnage des chambres à l'acide cyanhydrique" ("... die Bearbeitung der Blausaurekammern"), etc. Ainsi, il est grotesque de prétendre qu'il n'y avait pas de chambres à gaz à Auschwitz, comme le fait le "témoin" Christophersen cité, bien entendu, par M. Faurisson et qui est allé les chercher, en 1944, à Auschwitz I, à Raïsko, à Bielitz, où elles ne se trouvaient pas. Quant à Birkenau (Auschwitz II), où elles se trouvaient derrière des clôtures interdites à tout étranger, il y est allé pour prendre en charge cent détenues affectées à Raïsko, et il n'a rien vu. Tout cela donne la mesure de son "témoignage" fait en 1973!
Toute la question est de savoir si ces chambres servaient pour les "poux", comme le dit Darqier, et comme semble le penser M. Faurisson, qui note que le Zyklon B est un violent insecticide (souligné par lui), ou pour les êtres humains.
En ce qui concerne les poux, il n'existe aucune indication positive. En revanche, en ce qui concerne les êtres humains, les preuves abondent.

Voici, par exemple, ce que l'on lit dans le journal du médecin SS le professeur Kremer, découvert le 12 août 1945 à son domicile, et se rapportant à la période où ce dernier s'est trouvé à Auschwitz et où il a participé à la sélection pour les chambres à gaz (Sonderaktion):

- "2-9-1942: ce matin, à 3 heures, j'ai assisté pour la première fois à une Sonderaktion. Comparé à cela, l'Enfer de Dante paraît une comédie. Ce n'est pas sans raison qu'Auschwitz est appelé camp d'extermination." [1]

- "12-10-1942: J'ai... assisté à une Sonderaktion dans la nuit (mille six cents personnes de Hollande).[2] Scènes terrifiantes devant le dernier bunker."

- "18- 10- 1942: J'étais présent à la onzième Sonderaktion sur les Hollandais par un temps froid et humide. Scènes atroces, avec trois femmes qui suppliaient qu'on leur laisse la vie." S'agit-il des poux ou des êtres humains? [3]

Par comparaison, le même Kremer note: "1-9-1942:... J'ai assisté l'après-midi à la désinfection d'un bloc avec Zyklon B, afin de détruire les poux". Ici il n'y a question ni de "Sonderaktion", ni de l'enfer de Dante, ni des scènes terrifiantes ou atroces, ni d'extermination...
Le 29 janvier 1943, dans la lettre envoyée par le chef des constructions d'Auschwitz au chef de l'administration centrale de la SS à Berlin sur l'état d'achèvement de construction (Bauzustand) du Krematorium II à Birkenau, il est question d'un four crématoire, d'un local pour les cadavres (Leichenkeller) et d'un local pour le gazage (Vergasungskeller). Pour des poux tout cela?

En juillet 1945 et en mars et avril 1946, deux importants SS d'Auschwitz (Pery Broad), responsable de la Politische Abteilung et Rudolf Hoess, commandant d'Auschwitz), ont donné, devant les autorités britanniques, puis (le second) devant le Tribunal international et, bien avant, les "appareils judiciaires polonais et soviétiques", l'un ignorant l'autre, une description détaillée des chambres à gaz et de leur fonctionnement à Birkenau. Par la suite, au cours de différents procès des SS d'Auschwitz devant des tribunaux allemands, huit membres de la SS interrogés comme témoins, ont reconnu avoir vu de leurs yeux les chambres à gaz de Birkenau en fonctionnement. Aucun parmi quelques dizaines d'accusés n'a nié leur existence, mais seulement sa participation personnelle à leur usage.

Cinq évadés d'Auschwitz en 1943 et en 1944, parmi lesquels un officier polonais non juif, ont donné la description des chambres à gaz de Birkenau et leurs rapports ont été publiés par les soins de l'Executive Office of War Refugee Board du président des Etats-Unis en novembre 1944, en pleine guerre, en précisant que "l'Office a toutes les raisons de croire que ces rapports offrent une peinture exacte des faits horribles qui se passent dans ces camps".
D'autre part, quatre manuscrits ont été trouvés au cours des fouilles effectuées sur le territoire de Birkenau, où, avant de mourir, leurs auteurs, tous membres des Sonderkommandos affectés au nettoyage des chambres à gaz et à l'évacuation des cadavres vers les crématoires, les ont enterrés à différentes époques. Toutes ces missives d'outre-tombe parlent des chambres à gaz et de leur fonctionnement. Après la fin de la guerre, quatorze rares survivants parmi les membres des Sonderkommandos de Birkenau ont, de leur côté, donné des descriptions identiques de ces chambres. Il reste à ajouter que la menace de finir ses jours dans une chambre à gaz de Birkenau appartenait à l'arsenal disciplinaire du camp et de ses kommandos, et était inculquée à chaque détenu.

Toutes ces descriptions sont parfaitement concordantes quant à l'emplacement topographique de ces chambres à gaz à Birkenau, à leur nombre, à l'époque de leur entrée "en service", à leur fonctionnement au gaz "Zyklon B" et, bien entendu, à leur usage pour tuer les êtres humains.
N'empêche que sur le ton d'un spécialiste chevronné de l'assassinat de milliers d'êtres humains dans des chambres à gaz, M. Faurisson nous explique que leur utilisation "aurait abouti à une catastrophe pour les gazeurs et leur entourage" envoyés "sans masques à gaz" "tout de suite (souligné par lui) après la mort des victimes... dans ce local saturé d'acide cyanhydrique- -". Car, dit-il, "... le Zyklon B ne pouvait pas s'évacuer par une ventilation accélérée... ".

Tout cela n'est qu'un prétentieux bavardage d'un spécialiste de la critique des textes littéraires qui se prend pour un expert en meurtres collectifs. D'autres spécialistes, infiniment mieux placés, étaient d'une tout autre opinion. Par exemple, la lettre du 29 janvier 1943 citée plus haut, dit: "L'entreprise Topf und Sohne n'a pas pu livrer à temps le dispositif d'aération et de désaération (" die Be-und Entluftungsanlage ") commandé par la direction centrale des constructions, en raison de l'indisponibilité en wagons. Après l'arrivée du dispositif dsaération et de désaération, I'incorporation de celui-ci sera aussitôt commencée, de sorte qu'on peut prévoir que le 20 février 1943 il sera complètement en service." De leur côté, Pery Broad, Hoess et d'autres disent tous que l'évacuation des cadavres se faisaient après "le dégazage à l'aide des ventilateurs" (Broad); une demi-heure après [le gazage] (G. W.) le ventilateur électrique était mis en marche et les corps étaient hissés jusqu'au four par un monte-charge" (Hoess, devant les Britanniques), etc.

Je ne sais pas si M. Faurisson est antisémite et partisan du nazisme. Il affirme ne pas l'être. Mais, ce que je sais, c'est que s'il l'était, il ne pourrait rien faire de plus, ni de mieux que ce qu'il fait pour calomnier et injurier les Juifs en les traitant d'imposteurs et pour innocenter le nazisme dans ce que ce dernier avait de plus abominable et de plus révoltant.
Mon propos ne s'adresse aucunement aux fanatiques, car il n'existe aucun espoir de les persuader de quoi que ce soit. Il s'adresse aux hommes et aux femmes de bonne foi ignorant les faits et qui risquent pour cette raison de prêter l'oreille aux affirmations fallacieuses des apologistes du nazisme.
Bien cordialement,
Francis.

[1] Ce jour-là, on a amené au KL Auschwitz du camp de Drancy (France) 957 Juifs dont on n'a dirigé au camp que 12 hommes et 27 femmes. Les autres ont été gazés dans les chambres à gaz.

[2] Ce jour-la, on a amené au KL Auschwitz 1.703 Juifs hollandais. On a dirigé au camp, comme prisonniers, 344 hommes et 108 femmes. Les autres ont été tués dans les chambres a gaz. Dans le procès-verbal de l'interrogatoire du 18.07.1947 à Cracovie, Kremer explique sa note de la façon suivante. "Par rapport a l'action du gazage que j'avais décrite dans mon Journal a la date du 12.10.1942, j'ajoute qu'on a gazé environ 1.600 Hollandais C'est un chiffre approximatif que j'ai inscrit en m'appuyant sur ce que j'avais entendu dire par mes camarades L'officier SS Hössler dirigeait cette action. Je me souviens qu'il avait essayé de faire entrer tout un groupe, dans un bunker. Il a presque réussi, il n'y avait qu'un homme qu'il était absolument impossible de caser dans le bunker en question. Hössler a tué cet homme avec une balle de revolver. A la suite de cela, j'ai décrit dans mon Journal les horribles scènes qui s'étaient passées devant le dernier bunker et j'ai mentionné le nom de Hössler"

[3] Ce jour-la, on a amené au KL Auschwitz 1.710 Juifs provenant de Hollande. 116 femmes ont été dirigées au camp en tant que prisonnières. Les autres ont été tués dans les chambres à gaz. Dans le procès-verbal du 18.07.1947 à Cracovie, Kremer explique sa note de la façon suivante : "Lors de l'action spéciale que j'ai décrite dans mon Journal à la date du 18.10.1942, trois Hollandaises ne voulaient pas entrer dans la chambre à gaz et suppliaient de leur laisser la vie sauve. C'étaient des femmes jeunes, en bonne santé, malgré cela leur prière n'a pas été exaucée et les SS qui participaient à l'action les ont fusillées sur place".

NB : Les trois notes ci-dessus ont été puisées dans l'ouvrage, Auschwitz vu par les SS, édité par le musée d'Etat d' Auschwitz-Birkenau, 1996. Ces.notes figurent en bas de page de la publication du Journal de Kremer.

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1 L'original de ALEXDEROME 24 avril 2009 14h11
2 Une preuve de plus de Francis Deleu 24 avril 2009 21h44
3 Un "Journal" bien gênant de Francis Deleu 24 avril 2009 22h01
4 Quelle est la traduction faurissonienne de Sonderaktion ? de ALEXDEROME 24 avril 2009 22h08
5 Tout ce que l'on veut sauf ... de Francis Deleu 24 avril 2009 22h33
6 ils sont morts comment ? de Léon BEL 25 avril 2009 16h04
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