que quels que soient les hommes ou le régime qui auraient été à la tête de la France de 40 à 44, le résultat eut été le même,
c'est un peu beaucoup ce que je pense, en remplaçant "France" par Russie, URSS, Vatican, Etats-Unis... et pour faire plaisir à Francis, Belgique !
L'affreux moustachu gouverne toutes ces entités, quand elles s'opposent c'est qu'elles ne peuvent vraiment plus faire autrement et encore s'opposent-elles de la façon qu'il a calculée la moins coûteuse.
C'est sa force et sa faiblesse. Quand Churchill, le premier et longtemps le seul (parmi les dirigeants des grandes puissances et de beaucoup de plus petites), ne se laisse pas manipuler, il est vraiment perdu. En fait, ce wagnérien n'est à l'aise que devant une partition qu'il a entièrement écrite.
Mais je veux bien, Jacques, que tu nous montes le scénario d'un Vichy gouverné par d'autres hommes (Weygand ??).
A moins que tu ne veuilles dire qu'il n'y aurait pas eu d'armistice ? Un gouvernement Mandel (ou, pendant qu'on y est, Reynaud) en Afrique du Nord ? Peut-être mais là justement on est dans une fiction que Hitler a tout fait pour empêcher de se réaliser.
Et là-dessus je me méfie de Churchill ! Quand il dit par exemple que Darlan a loupé un rôle historique, magnifique etc. Il m'apparaît clairement, depuis quelques semaines que je me concentre sur Mers el-Kébir, que la légende suivant laquelle Darlan a été tenté et s'est dégonflé est précisément une légende. Il a certes parlé peu avant la formation du gouvernement Pétain d'emmener la flotte avec lui en Angleterre dans un acte de "splendide indiscipline", mais c'était dans l'hypothèse clairement formulée que Hitler mettrait sa livraison dans les conditions d'armistice. C'est donc l'Allemand qui a fabriqué le Darlan que nous connaissons, par ses conditions "clémentes" qui ont stupéfié, et déstabilisé, même Churchill et de Gaulle.
On se trompe quand on dit que Pétain l'a eu à la flatterie, l'a détourné par un maroquin, etc. C'est Hitler qui a tout fait, en vainquant la France avant tout (Darlan est persuadé que les Anglais ne pourront tenir, il va jusqu'à le leur laisser entendre et ce n'est pas le moindre facteur de Mers el-Kébir) puis en lui laissant sa flotte : l'amiral n'avait plus qu'à la jouer comme un "atout" d'un gouvernement qui après tout restait "français", "libre" etc. L'acceptation d'un portefeuille découlait de cette analyse (hitléro-sourcée!), et non l'inverse.
C'est encore plus net lors de la crise du 13 décembre 1940 inaugurée par le renvoi de Laval (une analyse complètement nouvelle de mon livre sur Mandel grâce aux infos de Robert Courrier cf.
) : il y a bel et bien une velléité du gouvernement Pétain de passer en Afrique du Nord en accord étroit avec Churchill via Rougier puis Dupuy, mais Hitler prend les devants en faisant éclore la crise à son heure (provocation du retour des cendres) et en la menant à son rythme.