Après la trahison de la Chatte fin novembre 41 et la vague d’arrestations de « l’Interallié », il n’y avait pas de grands réseaux en zone occupée à cette date.
Le bruit de cette trahison commença à se répandre dans les milieux résistants dans les mois qui suivent au cours du 1er semestre 1942 aussi bien dans la zone libre que dans la zone occupée et à partir de fin mai 42, personne parmi les résistants ne fit plus appel au Lysander ni à l’ Hudson. C’est du moins le « Group captain » Hugh Verity sur Lysander qui le dit.*
N’étant plus employé pour les « Pick up » de Résistants et d’agent des « SOE », le chef de la base de Tangmere eut l’idée d’employer le Lysander pour les bombardements afin que les pilotes ne perdent pas la main.
Évidemment cet avion de reconnaissance à l’emploi furtif de nuit, n’étaient pas prévus pour cela. Allant à moins de 300 à l’heure. Il ne pouvait se mesurer avec un Messerschmitt.
2 bombes de 125 kg furent fixées sur les carénages du train et compte tenu de sa maniabilité cet avion fit encore des prodiges, par exemple en bombardant l’usine chimique de Oissel près de Rouen.
Et puis fin août 1942, le travail au profit des agents des SOE et des résistants reprit. Le premier vol de nuit, le 31 août, faillit tourner au désastre. Le résistant chargé de l’accueil était ivre. Il avait disposé les lampes dans un fossé où le Lysander capota. Il a cru se racheté en donnant 80 000 francs de l’époque au pilote. Celui-ci a incendié l’appareil et est rentré par Gibraltar.
Il y a bien longtemps que les techniciens avaient modifié le Lysander pour augmenter son rayon d’action. Maintenant la région de Lyon, de Limoges pouvait être atteinte. De plus une échelle avait été fixée sur l’habitacle pour que les Résistants puissent se hisser la nuit en rase campagne.
Ceux qui avaient de bonnes conditions athlétiques, pouvaient être largués en France la nuit comme se fut le cas une fois pour Déricourt.
* Hugh Verity « Nous atterrissions de nuit »