L’histoire de « la Chatte » alias Lily Carré ou Mathilde Bélard de son nom de jeune fille, alias « Victoire », pour les services anglais, alias Micheline, a déchaîné la chronique une fois la paix revenue après 1945 au point que plusieurs films romancés ont été tournés : « La Chatte » de Henri Decoin (1958), « la Chatte sort ses griffes ».
Il est intéressant de comparer le livre sur ses pénibles exploits écrit par elle en 1975 et celui de Gordon Young, historien, traduit en français en 1968 et dont nous avons la caution de Michael Foot ancien SAS et auteur de « Des Anglais dans la Résistance » : « c’est le récit exact de l’histoire de l’agent double Mme Carré (Victoire) » nous dit Michael Foot.
Devant ses juges elle n’a rien renié pour tous ceux qu’elle avait fait envoyer en camp de concentration. À la remarque que lui a faite le président : « je pense que ceux que vous avez livrés à la Gestapo ont été traités un peu plus durement ». « Et bien, répliqua Mathilde, ils pouvaient bien risquer leur vie ! Après tout, moi aussi je risquais la mienne »
La peine de mort a été commuée en 1949 en peine de réclusion à vie. En 1954 elle est graciée après 12 ans de prison dont 3 en Angleterre.
En fin de vie elle a fréquenté le carmel d’Avignon et la maison des Dominicains de Prouille. |