Bonsoir,
"Une lettre manuscrite du docteur Ménétrel, médecin personnel et confident de Pétain laisse planer le doute. Cette lettre, datée de juin 1943, a été retrouvée dans les archives de Hagen, représentant officiel de la police allemande. Ménétrel le félicite de la résolution avec laquelle les Allemands mettent en oeuvre l'élimination des Juifs".(une autre version parle de l'extirpation finale des Juifs). En 1943 que faut-il entendre par élimination ou extirpation finale ?" (Francis Deleu)
Certainement pas assassinat. Tous les antisémitismes ne se valent pas. Celui des hommes de Vichy n'était pas celui des dirigeants nazis et l'on sait par exemple que Brinon qui n'était pas le plus tiède des collaborateurs avait une épouse juive ou que certains écrivains auteurs de lignes d'un antisémitisme violent sont intervenus pour protéger des Juifs. On imagine assez mal cela de la part de dignitaires nazis.(Ollivier)
Je m'en tiendrai à votre version, complétée par celle de
François Delpla
J'ajouterai toutefois que, comme médecin personnel de Pétain, Bernard Ménétrél succéda à son père qui refusait de prodiguer des soins aux Juifs.
"Un télégramme du 14 septembre 1942 envoyé à Berlin par l'ambassadeur Bergen indique que le préfet Agneli n'est pas resté inactif : Le gouvernement français a donné l'ordre d'arrêter les prêtres qui accorderaient asile aux juifs destinés..." (Francis)
On pourrait en effet multiplier ce type d'exemples prouvant que le préfet X, le commissaire Y ou le sous-préfet Z ont fait déporter des Juifs étrangers ou français. Personne ne prétend que l'administration française n'a pas collaboré avec l'occupant. (Ollivier)
L'administration française était en phase avec la politique coercitive édictée par Vichy. Nous pourrions la généraliser pour l'ensemble des corps constitués et des administrations en général .... hormis quelques rares exceptions qui confirment la règle.
Une question indiscrète (amicale et sans le moindre sous-entendu ... question à laquelle vous n'êtes d'ailleurs pas tenu de répondre pour satisfaire à ma curiosité) : Avez-vous lu le monumental ouvrage de 1.000 pages) de Laurent Joly "
Vichy dans la Solution finale - Histoire du Commissariat Général aux Questions Juives" qui décortique par le menu cette monstrueuse machine et ses innombrables annexes.
(...) Ajoutons que sur les 21 000, une partie seulement ont été déportés par les Français, les autres étant raflés par les Allemands. Si quelqu'un sait le chiffre exact... (Ollivier)
La quasi-totalité des Juifs ont été raflée par la police et la gendarmerie françaises ! Nous pourrions ajouter que dans le décompte des Juifs étrangers figure les Français dénaturalisés.
Par ailleurs, l'existence de la zone libre où, sauf erreur de ma part, les Juifs n'étaient pas tenus de porter l'étoile jaune a incontestablement permis le sauvetage de nombreuses personnes. Sans Vichy, pas de zone libre et je ne parle même pas de l'AFN. (Ollivier)
Le refus de Vichy d'imposer en zone libre le port de l'étoile jaune n'a eu aucune incidence sur le sort des Juifs. Cette mesure était totalement inutile. La mention "J" ou "Juif" sur les documents d'identité était autrement plus efficace et suffisait largement aux contrôles, arrestations et déportations.... en toute discrétion pour ne pas alarmer la population. Vichy s'y opposa car cette mesure humiliante pour les Juifs suscita en zone occupée des réactions de compassion et d'hostilité. Pétain et Vichy ne tenait pas à écorner leur image de marque par une mesure sans intérêt et mal perçue par la population. Les Allemands n'insistèrent pas et n'imposèrent même pas le port de l'étoile en zone sud après l'avoir envahie en 1943. Preuve s'il en est qu'il était possible de s'opposer aux injonctions des Allemands.
Un exemple concernant la Belgique ! L'autorité militaire allemande tenta de créer un Commissariat Royal aux Questions juives au sein du Ministère de l'Intérieur. Les Belges s'y opposèrent en arguant que cette mesure était contraire à la Convention de La Haye qui interdit à la puissance occupante "d'apporter des modifications à l'organisation administrative" du pays occupé. Le projet fut abandonné ! Autre exemple : la gendarmerie refusa d'assurer la garde des convois de déportés, cette mission n'étant pas prévue par les lois belges.
Bien cordialement,
Francis.