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| | Kurt Gerstein ou l'ambiguïté du bien / Saul FriedländerEn réponse à Une réhabilitation tout aussi ambigüe de Francis Deleu le dimanche 23 novembre 2008 à 16h03Bonjour,
Quinze après la condamnation, en janvier 1965, le ministre-président de Bade-Wurtemberg réhabilite Kurt Gerstein. La décision aurait été prise après avoir assisté à la représentation de la pièce de théâtre " Le Vicaire" dans laquelle Gerstein incarne le "Bien", celui qui tenta d'arrêter le bras Eichmann et d'alerter un Pie XII indifférent au sort des Juifs.
Le ministre-président (Kurt Kiesinger) fonda sa décision sur le fait que Gerstein " a lutté contre le national-socialisme dans la mesure de ses forces et en a souffert en conséquence".
Les conclusions qu'en tire Léon Poliakov : Les juges de la chambre de dénazification, qui, tout en lui accordant les circonstances atténuantes, l'ont posthumément condamné comme SS criminel, furent sans doute des Allemands à la paisible conscience, qui se tinrent éloignés des crimes du régime. Ils ne les ont pas vu de près; ils n'ont pas pu ne pas les connaître; ils ont donc toutes les qualités requises pour s'ériger, dans l'Allemagne post-hitlérienne, en juges de Kurt Gerstein. La condamnation aurait pu être entérinée à tout jamais; il a fallu quinze ans plus tard, les outrances d'une pièce de théâtre, dans laquelle Gerstein incarne le Bien, face à Eichmann et à Pie XII, pour qu'il soit gracié à titre posthume. Le dispensateur de la grâce, le ministre Kurt Kiesinger, appartient à la même génération que lui, il fut membre du parti comme lui, mais à sa différence, il n'eut jamais de difficultés avec les autorités hitlériennes. On peut croire qu'à sa différence, il n'était pas un gêneur, un fauteur de troubles; encore moins un martyr du remords allemand; que les crimes du régime ne le préoccupaient pas à l'excès; et qu'il aurait continué à le bien servir, le cas échéant, dans une Europe pacifiée et soumise à l'Ordre Nouveau hitlérien, purement aryenne(...)
Bien cordialement,
Francis. |
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