Bonjour,

Il est paradoxal de constater que si la judéomanie alimente l'antisémitisme, inversement l'anti-judéomanie ou les propos de Jean Robin, instrumentalisés par les mouvances d'extrême-droites et d'extrême-gauches, confortent l'antisémitisme. A se demander s'il est possible de sortir du cercle vicieux !

Prenons l'exemple de l'allocution de Jacques Chirac prononcé le 16 juillet 1995 sur l'emplacement du Vélodrome d'Hiver. Sur un autre forum, j'ai failli me faire lyncher virtuellement en écrivant que ce discours fut salué unanimement à l'étranger comme une page que la France tournait sur un passé qui ne passait pas (pour paraphraser Henri Rousso). Ont été accolé à ce discours toute une terminologie dont le sens échappe au commun du mortel que je suis : "repentance" souhaitée par les uns ou intolérable pour les autres, devoir de mémoire accommodé à toutes les sauces, discrimination positive, etc... Et si c'était simplement le constat d'un fait historique longtemps occulté ? Dans le même ordre d'idée, rappelons que dans le film d'Alain Resnais, Nuit et Brouillard, le képi d'un gendarme français fut soigneusement gommé.
Pour d'autres raisons, les plus virulents à dénoncer l'allocution furent les gaullistes qui estimèrent que Chirac attribuait à Vichy une légitimité que de Gaulle lui avait toujours déniée et qu'inversement Chirac ébranlait la légitimité de la France Libre. Pffff..... Nous en venons à la question anachronique qui anime de nombreux débats : faut-il mettre entre parenthèses la période de l'Etat Pétain ?

Pour ma part, je retiendrais le texte gravé sur le monument commémoratif de la rafle du Vel' d'Hiv" :

*** La République française en hommage aux victimes des persécutions racistes et antisémites et des crimes contre l'humanité sous l'autorité de fait dite gouvernement de l'Etat français 1940-1944. N'oublions jamais ! ***

Est-ce une forme de judéomanie ou la reconnaissance (tardive) des "errements" d'une autorité de fait dite gouvernement de l'Etat français ?.... pffff .... Que de contorsion sémantique !

Bien cordialement,
Francis.

PS : l'allocution de Jacques Chirac