L'espionnage; partie 1/4 - La Suisse et la guerre 1933 - 1945 - forum "Livres de guerre"
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Edition du 17 juillet 2008 à 20h49

La Suisse et la guerre 1933 - 1945 / Werner Rings

 

L'espionnage; partie 1/4 de Christian Favre le mardi 15 juillet 2008 à 17h38

Ce chapitre du livre de Rings donne une excellente description de ce que fût l'espionnage en Suisse. Toutefois la partie consacrée au réseau soviétique et à ses sources d'informations mérite d'être actualisée, surtout depuis que l'on sait que les Britanniques détenaient le secret de la machine "enigma" utilisée par les Allemands. Mais il me semble qu'il subsiste encore de nombreuses questions à ce sujet.
Livre de Christian Rossé "Le service de renseignement face à la menace allemande"


L'ESPIONNAGE

Werner Rings L'espionnage Partie 1/4

Les ouvrages spécialisés font grand cas du service des renseignements et du service de contre-espionnage de l'armée suisse, tels qu'ils ont fonctionné pendant la seconde guerre mondiale. On a reconnu que la Suisse avait réussi à atteindre le premier rang dans ce domaine plein de mystères.
De fait. le service des renseignements disposait d'un réseau d'informateurs extrêmement ramifié, qui avait ses antennes jusque dans les plus hauts centres de commandement de l'adversaire potentiel. Les «lignes» de la transmission secrète d'informations conduisaient jusqu'au ministère de la guerre du Reich, même jusqu'au quartier général du Führer, jusque dans l'entourage immédiat du commandant en chef, Adolf Hitler. Autant qu'on peut le savoir, des informations importantes venaient d'amis et d'hommes de confiance occupés auprès du commandant de l'armée de réserve, dans le haut commandement de l'aviation, au ministère des affaires étrangères, au haut commandement de la Wehrmacht, au service technique de l'armée.
Comme l'a révélé le colonel EMG Hans Rudolf Kurz dans son ouvrage, bien documenté, intitulé «Nachrichtenzentrum Schweiz», un courrier allemand communiquait au service suisse des renseignements les informations importantes tirées des papiers secrets qu'il transportait. C'est ainsi que le commandement de l'armée suisse connut des ordres allemands avant les commandements de la Wehrmacht aux¬quels ils étaient destinés.
Une preuve de l'efficacité du service suisse des renseignements ressort aussi du fait qu'il a même eu vent du déplacement du quartier général du Führer, opéré dans le plus grand secret peu avant le déclenchement de l'offensive à l'ouest. Voici encore un autre exemple: à certains moments, le commandement de l'armée suisse était exactement renseigné sur la concentration et le stationnement de 200 divisions allemandes sur pied de guerre.
Et pourtant, le service suisse des renseignements est parfois tombé dans le panneau, ainsi que nous en donnions un exemple au chapitre 6.
Pour illustrer la lutte contre l'espion¬nage étranger, ce «combat dans l'ombre» particulièrement difficile, l'auteur peut faire usage des chiffres indiqués officiellement.
Dans son rapport sur le service actif de 1939 à 1945, le chef de l'état-major de l'armée suisse estimait à quelque 1000 1e nombre des espions allemands instruits qui opérèrent en Suisse. Le long d'une section de la frontière d'à peine 150 kilomètres entre Bâle et le lac de
Constance, l'Allemagne avait placé 206 agents secrets. Le long d'une section plus courte, il y avait 97 espions. Dans ce seul secteur, on avait arrêté 41 agents allemands, qui furent traduits en justice et condamnés déjà pendant la guerre. Dans l'ensemble de la Suisse, 865 personnes ont été poursuivies et condamnées pour espionnage. 33 d'entre elles ont été condamnées à mort; 17 passées par les armes.
Ces chiffres traduisent les considérations émises par un dirigeant de l'espionnage allemand: «Au bout d'un certain temps, l'organisation suisse du contre-espionnage fut considérée de loin comme la plus dangereuse et c'est en Suisse que la proportion des agents mis hors de combat fut la plus élevée. L'intervention fructueuse du service suisse a sans cesse désorganisé nos réseaux établis avec peine. A un moment donné, presque tous mes agents avaient été découverts ou étaient compromis à tel point qu'il ne fallait pas songer à les employer.»

Un commencement difficile
Ce travail efficace n'est pas dû à une organisation particulièrement développée, à un «appareil» techniquement parfait, et encore moins à un large emploi de fonds.
Après la guerre, le général Guisan a exposé avec une grande franchise combien le service des renseignements et celui de contre-espionnage étaient peu préparés à l'accomplissement des tâches difficiles que leur réservait la seconde guerre mondiale.
Durant les années de 1930 à 1935, l'organisation en question comprenait, exposait le Général, deux personnes: le chef et un secrétaire, appelé chef de chancellerie. Il n'y avait que peu ou pas de collaborateurs, et ils étaient bénévoles.
Il est intéressant de citer quelques phrases extraites du rapport du Général: «Le chef (du service) fut accaparé par les obligations courantes, représentations ou autres, par la besogne de bureau au jour le jour; de plus, affecté à des cours d'état-major général, il était retenu, pendant plusieurs mois, éloigné de sa tâche.
C'est en 1936 seulement que le nouveau chef de ce service obtint, non sans peine ... une partie du personnel et des crédits qui lui étaient nécessaires ... En 1936, c'est-à-dire au moment où la situation européenne, déjà menaçante, aurait exigé, depuis plusieurs années, une vigilance, un plan de recherches systématique, la mise en oeuvre d'un service de contre-espionnage, etc.» Commentant ces réflexions du Général, le Conseil fédéral constatait dans son rapport qu'il fallait agir selon ses possibilités et que beaucoup de choses importantes restèrent en souffrance.
Une dépense de 2500 francs par mois, en tout et pour tout, pour le service de renseignements et celui de contre-espionnage durant les années de 1934 à 1937. Une année avant la guerre, on accorda cinq collaborateurs et un crédit de 4000 francs par mois. Quatre semaines avant l'ouverture des hostilités, il y avait dix officiers à disposition (tandis que le service allemand de contre-espionnage en occupait 3000 à lui seul). Le budget mensuel avait, il est vrai, passé à 27000 francs. Ce n'est que dans la troisième année de guerre, que des sommes plus considérables furent mises à disposition.
Une comparaison avec les ressources dont disposait l'organisation allemande fait apparaître avec netteté l'infériorité matérielle des services suisses. Le chef de l'espionnage politique au «Reichssicherheitshauptamt» (l'espionnage militaire et le contre-espionnage étaient jusqu'en juin 1944 l'affaire de l'armée) pouvait dépenser pour son service plu¬sieurs millions de mark par mois. Pour certaines tâches, il n'y avait même, suivant ses propres déclarations, pas de limite.
S'il est vrai que le pauvre doit avoir de la chance pour pouvoir subsister à côté du riche, ce l'était particulièrement pour le service suisse des renseignements. Et l'on peut ajouter: il a eu de la chance. Un exemple: un officier des renseignements de l'armée française qui s'était réfugié en Suisse avec le 45e corps d"armée informa ses «collègues» suisses qu'il avait laissé ses papiers secrets en France, où ils étaient cachés. Ces papiers contenaient entre autres des indications sur l'armée allemande et ses méthodes. L'officier se risqua à retourner en territoire occupé pour y prendre les papiers. Il s'agissait d'une documentation extraordinairement utile.
La chance sourit également en 1943. Un avion allemand fit un atterrissage forcé à Samedan. On découvrit à bord des papiers complets d'une escadrille de chasseurs allemands qui devait être envoyée en Sicile. Ces papiers donnaient des renseignements inédits sur l'aviation de chasse allemande. C'était comme un cadeau tombé du ciel.

Le «bureau Ha»

Il faut considérer comme particulier à la Suisse le fait d'avoir laissé se développer et travailler des organisations de renseignements privées et su tirer profit d'elles d'une manière qui n'avait probablement pas sa pareille.
Une de ces organisations privées, qui acquit même, après la guerre, une célébrité internationale, avait été montée par un commerçant saint-gallois, qui s'était fait connaître dans les années 30 comme chef du service de presse de la société suisse des officiers. C'était le capitaine Hans Hausamann.
Nous en avons déjà parlé à un autre propos. Considérant la menace de guerre, ce radical avait franchi en 1938 la barrière entre les classes sociales et s'était mis au service du parti socialiste comme conseiller militaire. Déjà précédemment, il était intervenu énergiquement en faveur de la défense nationale. En 1940, nous te retrouvons parmi les fondateurs et les chefs de file de la «Ligue d'officiers» et de l'Aktion nationaler Widerstand».
Hausamann avait reconnu très tôt que le service des renseignements de l'armée n'aurait pas été à la hauteur des exigences d'une guerre mondiale. Il voyait que les efforts du chef de ce service - le lieutenant-colonel Roger Masson - ne pouvaient compenser le manque de ressources et de collaborateurs. Hausamann se décida à devancer par ses propres moyens une évolution qu'il voyait se dessiner; il développa son activité accessoire de publiciste militaire dans le sens de la création d'un véritable service secret de renseignements.
Le colonel Kurz, "actuellement" chef du service de presse du Département militaire, a écrit ce qui suit au sujet de l'initiative prise par Hausamann: «Un sens aigu du grand danger qui menaçait, du flair pour le renseignement, une extraordinaire force créatrice et un patriotisme à toute épreuve furent les fondements de son œuvre constructive. Ces qualités bénéficièrent très largement du concours que constituaient les précieuses relations commerciales que Hausamann entretenait avec les grands centres européens de cette époque. Ainsi étaient posées les bases pour l'établissement d'un réseau particulier d'informateurs, d'un réseau qui rendit déjà de bons services durant les mois critiques qui précédèrent l'éclatement de la guerre. Ce réseau, Hausamann l'a créé spontanément, à ses risques et, dans lune large mesure, à ses frais. Le fait que le chef de la section des renseignements était au courant et d'accord ne change rien à cela.»
Hausamann chercha à entrer en con¬tact avec des diplomates, des personnalités bien informées de la vie publique et surtout avec les services secrets de presque tous les centres européens. Il fit installer deux émetteurs à ondes courtes dans sa maison de Teufen (Appenzell Rh. Ext.), engagea des radiotélégraphistes, établit la liaison avec ses hommes de confiance à l'étranger. L'appareil Morse s'entendait jour et nuit dans sa maison.
Lorsque la guerre éclata, Hausamann tirait des informations approfondies, d'ordre politique et militaire, de plus de cinquante sources abondantes et sûres, dispersées dans le monde entier.
Le commandement de l'armée fut heureux de pouvoir annexer à son service des renseignements, sous le nom de «bureau Ha» et sous la forme d'une organisation indépendante, le service secret de ce commerçant qui continuait à exploiter un commerce d'articles pour la photographie. Ce service conserva pendant toute la guerre sa forme d'organisation indépendante.
Ainsi qu'on devait le voir par la suite, cette forme valait au commandant de l'armée, comme à Hausamann, de précieux avantages. Hausamann assumait l'entière responsabilité des entreprises de ses collaborateurs. Il pouvait faire plus et agir autrement qu'il ne convenait au service officiel d'un Etat neutre. D'autre part, le service des renseignements de l'armée n'était aucunement responsable des activité du «bureau Ha», qui d'ailleurs ne révéla jamais ses sources. Même le chef de ce service ignorait où Hausamann avait établi son réseau, qui étaient ses principaux collaborateurs et ses informateurs.
L'indépendance et l'importance de ce service privé ressortent du fait que, durant la guerre, Hausamann avait directement accès auprès du chef de l'armée, qui,si les circonstances l'exigeaient, étaient informés par lui directement.
Les archives privées du «bureau Ha», qui comprennent quelque 35000 rapports et communications, ont été après la guerre une source d'informations qu'aucune censure n'avait altérée.
Deux services de renseignements indépendants: ceux de Pünter et de Roessler
Un autre service de renseignements de caractère privé avait été monté par le journaliste socialiste bernois Otto Pünter, qui, de son côté, avait établi des liaisons avec Berlin, Moscou, Londres, Rome, avec les services secrets américains et chinois et même avec le Vatican.
Le service de renseignements de Pünter (pseudonyme: Pakbo) avait pour origine l'activité journalistique et politique déployée par celui-ci au temps de la guerre civile en Espagne. Pour venir en aide à la République espagnole pressée de tous côtés et à ses alliés antifascistes, Pünter avait recueilli des informations d'ordre militaire, logistique et politique importantes pour la défense de la République. Ses informations étaient transmises à Valence, plus tard à Barcelone, par le ministre d'Espagne à Berne, Antonio Fabra Ribas.
Au cours de la seconde guerre mondiale, le service monté par Pünter prit rang parmi l'élite des organisations d'espionnage. Il entretenait des relations avec les milieux diplomatiques de Berne, avec les mouvements de résistance en France, avec le service de renseignements du général de Gaulle. Il donna au service secret britannique des détails concernant la fabrication des fusées V et les installations de Peenemünde, que l'aviation britannique, sur la base des informations de Pakbo, bombarda et détruisit en grande partie. La mise au point et la fabrication des armes secrètes d'Hitler, si redoutées, subirent de ce fait de sérieux retards. Pünter fut surtout collaborateur et chiffreur du chef de l'espionnage soviétique à Genève. Last but not least, le service suisse de contre-espionnage profitait aussi des contacts occasionnels de Pünter avec le chef de la police fédérale à Berne, qui ne négligeait aucune indication quand il s'agissait de défendre la Confédération contre les espions de puissances hostiles. Dans une troisième organisation privée, dont les informateurs paraissent avoir appartenu aux milieux dirigeants-civils et militaires - les plus élevés du Troisième Reich, le personnage principal était un des spécialistes du renseigne¬ment les plus fascinants qu'on ait connu durant la seconde guerre mondiale. C'est l'homme que les ouvrages d'après guerre ont appelé, d'ailleurs à tort, le «maître espion». Par sa manière d'être, son origine et sa mentalité, il était différent de Hausamann et de Pünter: Il n'était pas ressortissant suisse. Il était un émigrant allemand, déchu en 1937 de sa nationalité par les autorités de l'Allemagne hitlérienne, depuis lors un apatride. Il se nommait Rudolf Roessler.
Intellectuel s'intéressant à la littérature et au théâtre, lié d'amitié avec les poètes et les philosophes les plus distingués de son temps, il s'était opposé au nationa-socialisme déjà en 1933, lorsqu'on voulut l'écarter de la direction d'une organisation groupant des amateurs de théâtre de la bourgeoisie de droite. Sur le conseil de Xaver Schnieper, alors bibliothécaire à la bibliothèque cantonale à Lucerne, il s'installa dans l'été 1934 dans cette ville, y fonda une maison d'édition, publia des œuvres de Claudel, Berdiaev, F. W. Foerster et d'autres poètes, philosophes et pédagogues de renom, se fit un cercle de jeunes amis suisses catholiques, avec lesquels il publia un journal dénotant une attitude extraordinairement courageuse, Die Entsscheidung.
Lorsque Schnieper demanda à son ami Roessler en mai 1939 s'il serait prêt à se mettre entièrement du côté de la Suisse dans la lutte contre l'Allemagne hitlérienne, Roessler n'hésita pas une seconde. Il comprenait ce à quoi Schnieper pensait.


Les sources allemandes

Schnieper savait que Roessler était informé par des amis allemands des secrets manifestement les mieux gardés du Troisième Reich, qu'il recevait régulièrement des renseignements d'une extrême précision et d'une importance politique ou militaire inhabituelle. Il s'agissait de tirer parti de ces informations.
Cela était relativement facile. Roessler rencontra peu avant la guerre des «amis d'Allemagne» sur le terrain de l'Exposition nationale à Zurich. Des arrangements y furent pris qui sont demeurés inconnus jusqu'à ce jour. Roessler commença ensuite à donner des informations, à transmettre des nouvelles, à livrer des commentaires et des analyses par un intermédiaire à un personnage qu'il ne connaissait pas mais dont Schnieper garantissait personnellement l'intégrité. Cet inconnu, que Roessler ne rencontrera jamais, était Hans Hausamann.
Roessler devint ainsi un collaborateur et un informateur de Hausamann, l'un des agents les plus productifs et les plus sûrs du «bureau Ha», lequel faisait, à son tour, parvenir ses informations au service des renseignements de l'armée. Ainsi deux organisations privées pratiquant le renseignement s'associaient sans que leurs «chefs», comme nous l'avons dit, eussent jamais eu l'occasion de se connaître.
Le service privé de Roessler, un réseau, semble-t-il, d'une grande réceptivité et d'un grand développement, monté par ses amis allemands, se distinguait d'ailleurs par le fait qu'il répondait vite et bien aux questions qui lui étaient posées du coté suisse. On pouvait aussi lui poser des questions complémentaires. Presque toujours les réponses étaient précises, sûres, pertinentes. Les lignes de Roessler avaient la qualité rare d'être de bonne commande.
Autant les têtes de ces trois réseaux d'informations étaient diverses, autant elles se ressemblaient sur des points essentiels.
Les trois hommes n'étaient pas des espions professionnels. Leurs mobiles étaient uniquement politiques. Ils avaient le même objectif politique: contribuer à empêcher l'instauration d'une hégémonie nationale-socialiste en Europe ou à l'anéantir si elle devait être un jour instaurée. Hausamann avait l'habitude de dire: «Si l'Allemagne gagne la guerre, le régime demeurera en selle. Les Suisses seront alors perdus. Il faut donc que l'Allemagne perde la guerre.»
De plus, aucun des trois n'était un espion au sens propre du terme. En cela aussi, ils se ressemblaient. Ils étaient un terminal de ligne, ils centralisaient des informations secrètes, les réunissaient et les transmettaient après les avoir traitées comme il fallait. Aucun de ces trois hommes n'a espionné.
Un autre trait commun est déjà ressorti de ce qui précède: Hausamann, Pünter et Roessler étaient des hommes sûrs d'eux-mêmes, des solitaires taciturnes, passionnément indépendants, sans reproche, secrets. Aucun d'eux n'a jamais divulgué le nom d'un de ses informateurs. Roessler emporta dans la tombe le secret de l'identité de ses intrépides amis allemands.
Ces intrépides amis allemands. Il faut en parler, car ces hommes représenta¬tifs d'une opposition allemande au régime hitlérien fondé sur la violence, à la politique maléfique du national-socialisme, étaient les sources sûres mais inconnues des informations que recevaient les services suisses des renseignements, l'officiel et le privé.
Les nombreux succès obtenus par les hommes en qui ces services avaient mis leur confiance ne sont nullement l'effet de la chance. Ils sont dus au fait qu'un idéal de liberté politique était le «moteur» de gens qui risquaient leur vie en trahissant des secrets militaires et poli¬tiques.
Ces résistants, parfaitement camouflés, existaient dans tous les camps politiques, dans toutes les classes et tous les milieux. On ne pouvait pas aller à leur recherche. Ils agissaient d'eux-mêmes. Des commerçants, des diplomates, des artistes, des officiers inexperts dans l'art difficile de la conjuration politique et du coup d'Etat, réussirent à rétablir d'anciennes relations avec la Suisse. Plus ils occupaient un rang élevé dans la hiérarchie sociale, politique ou militaire, plus il était tentant pour eux de faire passer des informations secrètes dans le pays voisin, plus grisant était l'espoir que leurs secrets seraient peut¬-être transmis par cette voie aux milieux dirigeants des puissances occidentales, avec lesquels ils se sentaient liés idéologiquement.
La naissance de la «ligne Wiking» est un exemple frappant.

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