Quant au char lourd Renault B1 et B1 bis, il ne faut pas en faire la panacée des divisions blindées françaises qui n'ont pas existé. C'était un monstre lent et lourd, à faible autonomie, et armement complètement inadapté pour les combats de chars. Canon de 37 en tourelle, infiniment trop faible pour menacer un Panzer IV, et un canon de 75 fixe, sous casemate, tellement surbaissé que pour pouvoir l'utiliser, l'équipage du B1 devait se percher sur une éminence surélevée, d'où il devenait une cible de choix. De plus, ce 75 ne tirait que de la grenaille à schrapnells, redoutable contre l'infanterie, mais tout à fait inadéquate au combat de chars. Le B1 n'a jamais été un Schturmgeschutz.
La plupart des B1 ont été capturés, réservoirs vides.
Si Pétain n'avait que cette arme à préconiser, c'est la preuve évidente qu'il n'était pas sorti du concept du "char accompagnement d'infanterie" de 1918.
S'il avait vraiment eu le génie de la guerre éclair dans sa doctrine, il n'aurait certainement pas préconisé le char lourd Renault.
Votre habile démonstration ne résiste pas à l'examen détaillé des faits et des matériels.
De Gaulle, qui avait une vision plus active de l'armée française, accordait plutôt sa préférence au Somua S.35, plus léger, mais rapide, quoique encore trop faiblement armé pour les combats de chars. Celui là au moins, pouvait être regroupé dans une division blindée. Les Allemands, fins connaisseurs, ont toujours préféré réutiliser des S.35 que des B1.
Mais il n'en reste pas moins qu'il n'a pas existé de char lourd français, équivalent au Panzer IV (ou au T.34 russe).
Dans le domaine aérien, le génial Pétain n'a jamais oeuvré pour faire construire en série le Loire Nieuport 40, qui aurait pu être le Stuka français.
Que voilà un ministre de la guerre improductif! |