... J'ai aussi appris à me méfier des donneurs de leçons réactionnaires*, celles et ceux qui veulent figer leur langue à un moment idéalisé (par eux) - mais introuvable et pour cause car c'est une projection rétro-utopique, si j'ose dire et j'ose - de son histoire. Fixer une langue, c'est la condamner à mort à moyen terme et ça cache souvent un repli communautaire qui dit une peur du lendemain et du devenir de sa culture. J'ai toujours aimé et pratiqué ma langue, mais vivante; je crois que l'apport d'anglicismes, d'expressions venues de la BD, de la pub, des mômes, du rock et aujourd'hui du rap ou du slam est une bénédiction pour le français s'il veut espérer résister à l'hégémonie de l'anglais justement. Pour résumer, je préfère qu'une langue soit bousculée, voire maltraitée plutôt qu'oubliée.
Bon dimanche.
RC
* réactionnaire : qui réagit très négativement à l'évolution actuelle par crainte du présent tout en rêvant d'un passé idéal qui n'a jamais existé. |