... ce qui nous nous empêchera pas de
perseverare dans la recherche ... le moins diaboliquement possible.
Oublions donc l'argumentation de Lambauer !
Que François m'autorise toutefois à revenir sur la petite phrase de Abetz :
la plus grande caractéristique de Hitler envers la France a été l'absence de plans et qu'en fait de ligne politique, tout ce qu'on pouvait dire était que le gouvernement du Reich n'en avait aucune"
.François écrit :
Un accusé jouant sa tête (et méritant cent fois de la perdre, si on admet, ce qui n'est pas mon cas, la légitimité de la peine de mort; en tout cas il méritait bel et bien la peine maximale) est-il crédible une seconde quand il se prétend autonome par rapport à son chef de bande, ordonnateur de meurtres de masse.
Otto Abetz écrit cette phrase en 1950, alors qu'il est incarcéré à la prison de Fresnes après sa condamnation à une peine de 20 ans de travaux forcés. Dès lors Abetz jouait-il encore sa tête ? Cette phrase, à mes yeux, laisse plutôt entendre que les projets politiques d'Abetz ne trouvait pas d'échos à Berlin.
Par ailleurs, on ne sait pas grand chose (
je ne sais pas grand chose) de la teneur des entretiens Hitler/Abetz du 3 août 1940 si ce n'est que le 5 août (officiellement le 8) Abetz est nommé ambassadeur du Reich auprès du Militärbefehlshaber avec - pour le dire crûment - instruction de ne pas se mêler des affaires de la Commission de Wiesbaden. A vérifier : il semblerait que Goebbels aurait interdit à la presse allemande de citer le nom de l'ambassadeur. Cette consigne aurait été respectée pendant toute la guerre.
Ex cursus et hors sujet : "
la légitimité de la peine de mort". Ah ! Nous voilà au même diapason sur ce point ! Rendons grâce à Robert Badinter qui fit voter la suppression de la peine de mort sans passer par un referendum réclamé par beaucoup. Les sondages d'opinion indiquait qu'une majorité se prononcerait pour le maintien de la peine de mort. Ceci pour dire (
et peut-être te contrarier) que le referendum populaire est trop souvent l'expression d'un vote démagogique plutôt que démocratique.
François:
Tu nous rappelles des opinions et des intentions exprimées par Pétain ou Alibert début juillet, mais ce n'est pas là-dessus que porte le désaccord, c'est sur le fait que Vichy entend (pour moi, et point du tout pour toi) monnayer ces réformes en vue d'adoucir les conditions de la paix. Et que (pour moi toujours, pour toi moins que jamais) le rythme des réformes est conditionné par les espoirs de rencontre et de traité.
Il me semble que nos points de vue se rapprochent ! Il est vraisemblable que la frénésie législative de Vichy, en gestation dès juillet, se soit accélérée dans l'espoir d'accrocher au plus vite le wagon de la collaboration française à la locomotive allemande.
Quant à l'idée du procès de Riom - suggérée par Abetz ou Laval ?? - nous y reviendrons. Remarquons que les "coupables" du désastre de mai/juin 1940 étaient déjà désignés au lendemain de l'armistice voire avant. Voir également la lettre du 28 juin de Weygand à Pétain.
Bien cordialement,
Francis.