Bonjour,
François Delpla écrit (Montoire, p. 116) :
On n'a pas pour l'instant de compte rendu de ce premier voyage. Laval n'écrit pas - ce que beaucoup, à Vichy, lui reprocheront. Abetz a dû rendre compte oralement au Führer, qu'il rencontre en Allemagne fin juillet. Mais il a certainement aussi, en bon diplomate et en Allemand méthodique, rendu compte le jour même à la Wilhelmstrasse, par un télégramme qu'aucun historien n'a encore, à ma connaissance, retrouvé.
Nous en sommes réduits aux hypothèses et les hypothèses ne sont jamais que des hypothèses.
Si nous nous en tenons aux écrits des acteurs, il semble bien que Laval et Abetz étaient sur la même longueur d'ondes:
- traiter des questions politiques en dehors du cadre de la Commission d'armistice de Wiesbaden.
- rechercher les bases d'une collaboration franco-allemande.
En 1940, il appartenait à l'Allemagne de ne pas tomber dans les mêmes erreurs que la France en 1919, en imposant aux vaincus un nouveau Versailles écrit Abetz.
Le 19 juillet, Abetz n'était pas encore ambassadeur d'Allemagne à Paris. Etait-il mandaté pour aller à la rencontre des souhaits de Laval ? Rien n'est moins sûr !
Dans son livre [*], écrit en 1950, alors qu'il purge sa peine de vingt ans de travaux forcés, Abetz écrit :
*** ... la plus grande caractéristique de Hitler envers la France a été l'absence de plans et qu'en fait de ligne politique, tout ce qu'on pouvait dire était que le gouvernement du Reich n'en avait aucune. *** (in Henri Amouroux, Pour en finir avec Vichy, Tome 2 : Les racines des passions-1940/1941, Robert Laffont, 2005.
Bien cordialement,
Francis.
[*] Otto Abetz,
Histoire d'un politique franco-allemande.