mon explication sur Katyn ne fait pas partie du noyau dur de mon travail; quand je la rappelle, c'est surtout pour m'étonner qu'ellle ne soit pas discutée par des gens qui la connaissent, lors même qu'ils n'avancent guère d'autre explication que la vertu assassine du stalinisme.
Je ne demande donc pas mieux que de la voir affinée ou démentie. Mais, justement parce que je n'y tiens pas plus que ça, je la défendrai bec et ongles contre les reproches de mauvais aloi.
Ainsi, souligner que l'armistice soviéto-finlandais du 12 mars ne saurait expliquer l'ordre du 5, c'est lire en diagonale mes propos, suivant lesquels c'est justement le 5 que Staline acquiert la conviction que les Finlandais vont déposer les armes et signer, le 12, à ses conditions.
D'autre part, aller chercher un ordre de déportation des familles daté du 2, cela pourrait être probant si on établissait qu'il s'agit bien des mêmes familles. Or, que je sache, l'armée polonaise, trop confiante en l'habileté de ses dirigeants politiques, s'était réfugiée massivement dans la future zone soviétique en la pensant à l'abri d'une attaque de revers et en envisageant au contraire, au pire, de se replier en URSS pour y être internée : la famille d'un bon nombre d'officiers était donc hors d'atteinte des Soviétiques. D'autre part, ils ne tuent pas tous les officiers, seulement ceux des camps les plus à l'ouest. Le déplacement des familles est une mesure conservatoire classique de ce régime (cf. par exemple les mémoires du futur général Jaruzelski, alors fils d'officier captif) et son couplage avec un massacre envisagé des hommes reste à démontrer. |